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Police-Justice

Carcassonne : la police tire par erreur sur une jeune femme

La saisie de l'IGPN permettra de vérifier si le policier incriminé a fait usage de son arme de service « conformément à la réglementation en vigueur ».

La saisie de l'IGPN permettra de vérifier si le policier incriminé a fait usage de son arme de service « conformément à la réglementation en vigueur ». - -

Mardi à Carcassonne, dans l’Aude, un policier a tiré des coups de feu sur une voiture conduite par une femme de 31 ans, qu’il a prise, par erreur, pour un malfaiteur évadé. Ce mercredi, la justice a saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Encore « choquée », la jeune femme raconte sur RMC.

La justice a saisi mercredi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite des coups de feu tirés la veille à Carcassonne contre une voiture conduite par une femme prise par erreur pour un malfaiteur évadé, a annoncé à la presse le procureur de la République, Antoine Leroy. Un policier avait tiré huit coups de feu vers la voiture – dont six avaient atteint leur but – la conductrice, âgée de 31 ans, ayant accéléré en voyant un homme sans brassard de police pointer une arme vers elle.

« Cachez moi, on me tire dessus, on veut me tuer ! »

Encore « choquée », elle raconte sur RMC : « Il y a un homme en face de moi, les jambes écartées, en position de tir, sans brassard, ni gyrophare sur sa voiture ; aucun moyen de reconnaître un policier. Mon premier réflexe a été de baisser ma tête et d’accélérer, et là j’entends les coups de feu, et encore des coups de feu. Je descends de la voiture, rentre dans le magasin et leur dis : cachez moi, quelqu’un me tire dessus, il veut me tuer ! Après, j’entends la voix de cet homme, qui rentre dans la réserve. Je voulais juste qu’il ne me tue pas. J’ai compris quand il a dit : ne vous inquiétez pas, on ne vous a tiré que dans les roues, madame ; là je me suis effondrée ».
Après avoir réussi à passer le barrage de police malgré deux pneus crevés, la conductrice s’est en effet cachée dans un magasin d'un centre commercial proche, demandant aux employés d'appeler la police car quelqu'un voulait la tuer. Aucune trace d'alcoolémie n'a été trouvée chez le policier, ni chez la jeune femme.

Le malfaiteur repéré peu avant dans une voiture identique

La saisie de l'IGPN permettra de vérifier si le policier incriminé a fait usage de son arme de service « conformément à la réglementation en vigueur », a précisé le procureur, avant d’expliquer que le malfaiteur, évadé du centre hospitalier de Béziers, dans l’Hérault, en septembre dernier et condamné pour violences, avait été repéré dans le même secteur quelques minutes avant dans une voiture identique à celle qui a essuyé les coups de feu.

J.V. avec Martin Bodréro