Cantal: une manifestation en soutien d'une promeneuse seins nus, visée par la justice, dégénère

Un millier de personnes a défilé en soutien d'une femme inquiétée par la justice pour s'être promenée seins nus dans la commune d'Aurillac. En marge de ce rassemblement, le tribunal a été dégradé.

Un rassemblement obscurcis par des débordements ciblant le palais de justice. Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé ce samedi après-midi à Aurillac, en marge de la 36e édition du Festival international de Théâtre de Rue, un rendez-vous majeur pour la ville.

La raison de ce défilé? Le soutien à une femme poursuivie par la justice après s'être promenée seins nus dans la commune.

D'abord dans une ambiance bon enfant, le cortège s'est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville derrière une banderole de tête indiquant "Aurillac topless, la police en PLS". Le slogan était repris à haute voix par de nombreuses manifestantes durant la marche.

Arrivée devant le palais de justice, la foule s'est ensuite prêtée à un "clapping", un applaudissement collectif, pour soutenir Marina, visée par une ordonnance pénale pour exhibition sexuelle après s'être promenée seins nus en ville milieu de semaine.

Ce jeudi, elle avait expliqué son geste à la presse locale en disant avoir eu "hyper chaud" et avoir voulu faire "comme la moitié des hommes" ce jour-là, "qui n'(avaient) pas de T-shirts". Elle avait ensuite été contrôlée par des policiers après avoir refusé de se couvrir le haut à leur demande.

Le ministre de la Justice se rendra sur place

Devant le tribunal ce samedi, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français devant le tribunal avant d'y mettre le feu pour certains. D'autres ont également profité du happening pour s'introduire dans le bâtiment et dégrader la salle des pas perdus.

Le tribunal d'Aurillac dégradé en marge d'une manifestation féministe le samedi 26 août 2023. © Ministère de la justice

Le tribunal d'Aurillac dégradé en marge d'une manifestation féministe le samedi 26 août 2023. © Ministère de la justice

Le tribunal d'Aurillac dégradé en marge d'une manifestation féministe le samedi 26 août 2023. © Ministère de la justice

Ce groupe, composé "d'une dizaine d'individus", a également "déclenché un début d'incendie rapidement circonscrit", selon un communiqué de la préfecture, qui a condamné "avec fermeté les dégradations".

Tout comme le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti qui affiche sur X (ex-Twitter) tout "son soutien aux magistrats et aux personnels concernés" car "s’en prendre à la justice de la République et ceux qui la servent est inacceptable!", s'exclame-t-il. Il annonce se rendre ce lundi "à leur côté".

J.Bro avec AFP