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Police-Justice

Cannes: plongée dans le quotidien d'une brigade de police

S'inspirant de faits réels, "Polisse", troisième film de la jeune réalisatrice française Maïwenn, en compétition à Cannes, plonge le spectateur dans le quotidien de policiers de la Brigade de protection des mineurs, l'invitant à partager leurs joies et le

S'inspirant de faits réels, "Polisse", troisième film de la jeune réalisatrice française Maïwenn, en compétition à Cannes, plonge le spectateur dans le quotidien de policiers de la Brigade de protection des mineurs, l'invitant à partager leurs joies et le - -

CANNES (Reuters) - S'inspirant de faits réels, "Polisse" plonge le spectateur dans le quotidien de policiers de la Brigade de protection des...

CANNES (Reuters) - S'inspirant de faits réels, "Polisse" plonge le spectateur dans le quotidien de policiers de la Brigade de protection des mineurs (BPM), l'invitant à partager leurs joies et leurs peines.

Le troisième long métrage de la Française Maïwenn est une suite d'instantanés du travail habituel de ces policiers, fait surtout d'interventions sur le terrain et d'interrogatoires de suspects ou de mineurs victimes de sévices.

Ces moments de labeur sont entrecoupés de scènes de vie privée, polluées parfois par la nature même de la profession exercée ou provoquées par les circonstances, telle la liaison qui se noue entre une photographe venue faire un reportage sur l'équipe (interprétée par Maïwenn elle-même) et l'un des policiers joué par le rappeur Joey Starr.

Karine Viard, Marina Foïs, la réalisatrice Emmanuelle Bercot, entre autres, complètent une distribution qui s'implique totalement dans des personnages souvent hauts en couleur et des dialogues parfois percutants où le langage cru, pour évoquer souvent la sexualité, est la norme.

"Ce qui m'a séduite, c'est de voir la passion de ces policiers pour leur métier, a dit Maïwenn vendredi lors d'une conférence de presse. Inconsciemment, ce qui m'a transcendé, je pense, c'est que ça tourne aussi autour de l'enfance."

Trouver les enfants n'a pas été la moindre des difficultés rencontrées pour monter le projet.

Leurs répliques ont été écrites mot pour mot sous surveillance de la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), dont un inspecteur était en permanence présent sur le tournage, a précisé la réalisatrice.

"Quand je leur disais (aux enfants) que les histoires du film étaient vraies, ils développaient une conscience de défense des enfants, se souvient Maïwenn. C'étaient des choses très pures et très dignes qui les motivaient pour jouer".

NON AUX QUOTAS

"Polisse" fait penser à "L.627", un film de Bertrand Tavernier de 1992 qui explorait lui aussi de près la vie de tous les jours de policiers, de manière peut-être un peu plus romancée.

Quant à la forme, "Polisse" s'inscrit dans une lignée d'oeuvres cinématographiques françaises qui aiment manier à la fois le style du documentaire et la fiction pour traiter de sujets de sociétés, parfois brûlants.

Ce fut le cas d'"Entre les murs", chronique d'une classe d'un collège parisien mise en scène par Laurent Cantet, qui obtint la Palme d'or en 2008.

"Polisse" est le premier des quatre films français en compétition à affronter la critique. Maïwenn est l'une des quatre réalisatrices à briguer la Palme d'or, un nombre sans précédent.

Ce fait a été abondamment remarqué et signalé et cela agace quelque peu la réalisatrice.

"Il n'y a pas de débat sur le statut des réalisatrices", a-t-elle lancé.

Je pense que (le délégué général du Festival) Thierry Frémaux et son comité aiment suffisamment le cinéma et les femmes pour juger si les films ont leur place à Cannes", sans distinction de sexe, a-t-elle ajouté, rejetant sans ambiguïté toute idée de "quota" réservé aux femmes cinéastes.

Elle a observé toutefois que le cinéma restait un métier "masculin", très dur en particulier pour les femmes, non dénué de "misogynie".

"Polisse" est attendu sur les écrans français le 19 octobre.

Wilfrid Exbrayat, édité par Sophie Louet