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Police-Justice

Canal+ relaxée pour l'espionnage de Gaccio, 2 employés condamnés

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé la chaîne Canal+ mais condamné les anciens chefs de son service de sécurité pour l'espionnage en 2002 de Bruno Gaccio, un des pères de son émission-culte "Les guignols de l'info". /Photo d'archives/REUTERS/Eric

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé la chaîne Canal+ mais condamné les anciens chefs de son service de sécurité pour l'espionnage en 2002 de Bruno Gaccio, un des pères de son émission-culte "Les guignols de l'info". /Photo d'archives/REUTERS/Eric - -

PARIS (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi la chaîne Canal+ mais condamné les anciens chefs de son service de sécurité pour...

PARIS (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi la chaîne Canal+ mais condamné les anciens chefs de son service de sécurité pour l'espionnage en 2002 de Bruno Gaccio, un des pères de son émission-culte "Les guignols de l'info".

Les anciens responsables de la sécurité de la chaîne, Gilles Kaehlin et son adjoint Gilbert Borelli, sont reconnus coupables d'atteinte à la vie privée pour avoir ordonné l'interception de courriers électroniques, la consultation de factures téléphoniques détaillées ou "fadettes", une "visite" du domicile de l'humoriste et une enquête sur sa compagne et ses enfants.

Gilbert Borelli est frappé de 15 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, Gilles Kaehlin d'un an de prison avec sursis avec la même amende. Les prévenus devront payer solidairement 36.000 euros de réparations et frais de procédure à Bruno Gaccio, son ex-compagne et ses deux enfants.

Canal+, qui assure n'avoir donné aucun ordre, est relaxée uniquement sur un point de droit, le fait que ses employés n'avaient pas le pouvoir de l'engager juridiquement compte tenu de l'intitulé de leur mission. Le parquet, qui réclamait 500.000 euros d'amende contre la chaîne, a dix jours pour faire appel sur ce point.

Bruno Gaccio menait à l'époque des faits une fronde interne contre le licenciement du patron de la chaîne Pierre Lescure et l'humoriste s'en prenait publiquement à l'actionnaire principal d'alors, Vivendi, et à son patron Jean-Marie Messier, brocardé jusque dans les "Guignols" sous le sobriquet de J6M ("Jean-Marie moi-même maître du monde").

L'humoriste a découvert ces faits d'espionnage dans un livre publié en 2005 par Pierre Martinet, un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Ce dernier, impliqué dans la mise en oeuvre de l'espionnage, est condamné à 15 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende, de même qu'un ancien policier et un ex-agent de France Telecom, exécutants, sanctionnés d'amendes de 2.000 euros chacun.

Pierre Martinet a raconté dans son livre que le but de l'opération était de collecter des informations pour tenter de discréditer Bruno Gaccio. Selon lui, il aurait même envisagé un piège pour le mêler à une fausse affaire de stupéfiants.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal