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Police-Justice

« C'est un drame pour tout le monde »

Dans l'Hérault, deux incendies, les plus gros de l'été, menacent plusieurs villages. Plusieurs milliers d'hectare de végétation sont détruits. Des maisons ont brûlé, des habitants ont été évacués.

Dans l'Hérault, deux incendies, les plus gros de l'été, menacent plusieurs villages. Plusieurs milliers d'hectare de végétation sont détruits. Des maisons ont brûlé, des habitants ont été évacués. - -

Témoignages recueillis dans la nuit de lundi à mardi, dans la petite commune de Guzargues (Hérault), où les flammes ont touché des maisons et où la plupart des habitants ont été évacués.

« Tout est brûlé autour de nous »
A Guzargues, village menacé par les feux au nord de Montpellier, la quasi-totalité des habitants ont été évacués, comme Jean-François. Le feu est passé tout près de sa maison. Il témoigne sur RMC : « Tout est brûlé autour de nous. Il y a des vignes – les vignes, c’est vraiment le meilleur des pare-feux - (qui) ont quand même arrêté le feu, mais toutes les pinèdes qui sont autour ont brûlé et le feu est très très actif tout autour. L’autre colline, qui est à 200 mètres, a complètement brûlé. C’est impressionnant. Ils nettoient de part et d’autre des chemins forestiers, mais quand les flammes s’élèvent à 7 ou 8 mètres, ça ne fait rien, ça passe partout. »
Dans un premier temps, Jean-François a tenté de rester chez lui, avant de se décider, finalement, à partir : « J’étais récalcitrant. Ma femme et mes enfants ont dit aux pompiers que je ne voulais pas venir, donc ils sont revenus me chercher, un peu en force. Il y a quand même des habitants qui sont restés. En revenant en courant, j’ai vu tout un tas d’anciens qui sont restés. Là, je vais partir. J’ai été embarqué sans aucun papier. Et si le pire arrive, n’avoir aucun papier, c’est gênant. Je vais emmener tout ce que je peux au sous-sol où ça ne risque rien et puis je vais partir. »

« Encerclé dans le village »
Sébastien tient un gîte rural à Guzargues. Ce n’est pas le premier incendie auquel il est confronté dans sa commune : « En 1984, on a eu un très gros incendie qui est passé exactement au même endroit. Guzargues est dans une cuvette, entouré de collines, donc on se retrouve carrément encerclé dans le village. Beaucoup de maisons sont dans les pins à l’extérieur du village. Dans le village, on a contenu avec des jets d’eau, on s’est démerdé comme on a pu. Certaines maisons ont eu chaud. »

« Toujours le feu juste en face de chez moi »
Le maire de Guzargues, Pierre Antoine, très touché de voir sa commune ainsi détruite, raconte : « De ma fenêtre, je vois qu’il y a énormément de surface de la commune qui a brûlé. C’est un drame pour tout le monde. Aujourd’hui, on va faire le bilan avec les pompiers. A 4h00 du matin, ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de victimes. Heureusement, on peut se féliciter de ça. Mais il y a toujours le feu en face de chez moi là encore. On a un vent très fort et le feu continue à prendre dans des forêts de pins juste en face de Guzargues. Les gens ont fait aussi un très gros travail de débroussaillage. C’est grâce à ça qu’on a évité le pire… C’est un paysage désastreux »

« Une vision apocalyptique »
Olivier, lui, est passé en voiture sur l’A9, entre Sète et Mèze. Il y est resté coincé de 16h30 à 21h30. Il a vu les incendies de très près : « J’étais à peu près à 200 ou 300 mètres du feu. C’était une vision apocalyptique. C’était impressionnant. Ça a démarré sur la droite. Ils nous ont stoppés parce que les dégagements de fumée étaient importants. Il y avait à peu près 11 kilomètres de retenue de véhicules. Tout à coup, le feu a sauté l’autoroute. Il s’est engouffré dans une zone industrielle et là, ça a été apocalyptique. Des maisons ont flambé. C’est un miracle que ça n’ait pas flambé plus. Six canadairs ont fait un mur d’eau sur l’autoroute pour essayer de stopper tout ça. Nous on pensait commencer à partir à pied parce que c’était impressionnant. Ils ont été obligés ensuite d’ouvrir le terre plein central de l’autoroute pour nous faire faire demi-tour et pour qu’on puisse évacuer. Je tiens quand même à féliciter les pompiers et surtout les pilotes de canadairs pour leur travail. Les conditions dans lesquelles ils évoluaient hier étaient impressionnantes. Un vent de travers, de la végétation et des lignes à haute tension entre les bâtiments. Ils prenaient des risques à chaque passage.»

bourdinandco-avec Y.Olland, L.Dian et M.Lagardère