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Police-Justice

Bygmalion: Copé fustige la stratégie de défense de Sarkozy, qui "n'assume pas" ses actes

Jean-François Copé arrivant au tribunal de Paris, le 9 juin 2021

Jean-François Copé arrivant au tribunal de Paris, le 9 juin 2021 - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Alors que le réquisitoire dans l'affaire Bygmalion doit être prononcé ce jeudi, Jean-François Copé met en cause la ligne de défense "intenable" de l'ancien chef de l'État durant le procès.

Après presque un mois de procès, c'est l'heure, ce jeudi, du réquisitoire pour Nicolas Sarkozy et les 13 autres prévenus de l'affaire Bygmalion. Invité de la matinale de France Inter, l'ex-patron de l'UMP Jean-François Copé s’est montré très critique envers la ligne de défense choisie par l’ancien président de la République.

Entendu comme simple témoin par le tribunal correctionnel de Paris dans le procès Bygmalion, Jean-François Copé a fustigé la "stratégie de défense intenable" de Nicolas Sarkozy et son incapacité à "assumer" ses actes.

"C'est d'une grande tristesse; j'ai toujours considéré que dans la vie, ce qui faisait la grandeur d'un chef c'était d'assumer", a-t-il lâché sur France Inter, interrogé sur ses relations avec Nicolas Sarkozy, au cœur du procès sur le dépassement de ses comptes de campagne pour la présidentielle perdue de 2012.

Une stratégie de défense "intenable"

La charge de Nicolas Sakozy à son encontre au cours du procès "était inutilement violente", regrette Jean-François Copé, et cette stratégie de défense "fait de lui un colosse aux pieds d'argile", a insisté l'ancien patron de l'UMP.

"Nicolas Sarkozy a choisi une stratégie de défense qui a été intenable puisqu'elle consiste à tordre la réalité des faits, à expliquer que ce n’est pas lui mais les autres", a fait valoir l’actuel maire de Meaux, affirmant qu'"il a fait ça pour d'autres affaires qui le concernaient".

En ajoutant "faire confiance à la justice", il précise que celle-ci "a démontré que non seulement il fallait me mettre hors de cause" mais qu'"en réalité cet argent avait bien servi au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy".

"Si je n'avais pas mis Copé à la tête de l'UMP, il n'y aurait pas eu Bygmalion"

Pour rappel, Jean-François Copé a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire et a réitéré sa défense devant le tribunal le 9 juin dernier: le fait qu'il apprit en mai 2014 seulement, et dans la presse, la mise en place d'un système de fausses factures pour faire payer à l'UMP des factures de la campagne du candidat Sarkozy, afin d'éviter l'explosion du plafond de dépenses autorisées.

Mais Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de l'égratigner devant le tribunal: "Si je n'avais pas eu l'idée de rassembler ma famille politique, de mettre Copé à la tête de l'UMP, il n'y aurait pas eu Bygmalion et beaucoup de ceux (qui sont sur le banc des prévenus au tribunal) ne seraient pas là", a asséné l'ancien président.

L. M. avec AFP