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Police-Justice

Braqueur tué à Nice: le bijoutier mis en examen pour homicide volontaire

La bijouterie braquée, à Nice.

La bijouterie braquée, à Nice. - -

L'homme a été assigné à résidence avec un bracelet électronique, évitant ainsi la détention provisoire.

Un bijoutier niçois qui avait tué mercredi un des braqueurs de son magasin a été mis en examen vendredi pour homicide volontaire et assigné à résidence avec bracelet électronique, a-t-on appris auprès de son avocat Franck De Vita.

"Mon client a été mis en examen pour homicide volontaire par deux juges d'instruction et placé sous surveillance électronique. Il a donc évité la détention provisoire, c'est une satisfaction", a déclaré Me De Vita à la presse.

"Les juges ont suivi les réquisitions du procureur, ce qui n'était pas évident. Mais le plus important, c'est qu'il soit libre ce (vendredi) soir. Il est très fatigué, très marqué", a-t-il ajouté.

Le procureur ne souhaite pas retenir la légitime défense

Le parquet de Nice avait annoncé plus tôt vendredi l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire à l'encontre de Stephan Turk, bijoutier de 67 ans, qui avait fait feu mercredi sur les braqueurs de sa boutique ayant pris la fuite en scooter, blessant mortellement l'un des deux, âgé de 18 ans.

Les deux jeunes braqueurs l'avaient préalablement frappé à coups de pied et de poings, lui demandant d'ouvrir son coffre. Le commerçant avait obtempéré et les deux malfaiteurs s'étaient emparés des bijoux.

"Acte volontaire", pour le parquet

"En l'état des investigations (...), j'ai la conviction que nous sommes en présence d'indices qui montrent que ce monsieur a agi volontairement pour donner la mort à ce malfaiteur", a déclaré, lors d'une conférence de presse vendredi, le procureur de la République à Nice, Eric Bedos, décidant ainsi de ne pas retenir la légitime défense.

Toute "vie doit être absolument préservée, y compris dans ces circonstances-là", a-t-il estimé, ajoutant qu'au moment de son acte, "la vie (du bijoutier) n'était pas directement menacée" et qu'"il n'avait pas à se saisir de cette arme, qu'il détenait illégalement".

A.S. et A.D. avec AFP