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Police-Justice

Bouygues serait mis en cause sur la sécurité à Flamanville

Bouygues et plusieurs filiales et sous-traitants du groupe sont soupçonnés d'avoir dissimulé des accidents du travail sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), selon des extraits d'un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN

Bouygues et plusieurs filiales et sous-traitants du groupe sont soupçonnés d'avoir dissimulé des accidents du travail sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), selon des extraits d'un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN - -

PARIS (Reuters) - Bouygues et plusieurs filiales et sous-traitants du groupe sont soupçonnés d'avoir dissimulé des accidents du travail sur le...

PARIS (Reuters) - Bouygues et plusieurs filiales et sous-traitants du groupe sont soupçonnés d'avoir dissimulé des accidents du travail sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), rapporte vendredi L'Humanité, qui publie des extraits d'un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Bouygues est responsable du génie civil de ce chantier, qui emploie plus de 3.000 personnes et dont EDF est maître d'ouvrage.

Le rapport de l'ASN cité par L'Humanité constate 42 infractions à la réglementation du travail et de la sécurité, passibles d'amendes, et un "délit d'obstacle aux missions de l'inspecteur du travail" passible d'un an d'emprisonnement et de 3.750 euros d'amende.

Il explique que, pour l'année 2010, sur 112 accidents recensés sur le chantier, 38 n'ont pas fait l'objet d'une déclaration ou d'une inscription au registre des accidents du travail.

Il constate que le directeur de projet de Bouygues interrogé sur ces faits "semble reporter toute la responsabilité des défauts de déclaration sur le corps infirmier qui n'aurait pas correctement rempli sa mission".

Mais l'ASN ajoute que ce responsable "reconnaît explicitement que la direction de la société Bouygues sur le chantier a été informée de façon globale de la dissimulation des accidents du travail dès août 2010".

Plusieurs syndicats d'EDF ont accusé l'entreprise de faire pression sur des salariés pour que des accidents du travail ne soient pas déclarés, ajoute le quotidien.

Aucun commentaire sur ces informations n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du groupe Bouygues.

Le chantier de Flamanville, le premier d'un EPR en France, a déjà pris deux ans de retard sur le calendrier initial et EDF a démenti l'an dernier des informations selon lesquelles il envisageait un retard supplémentaire de 18 à 24 mois.

Marc Angrand et Gilles Guillaume, édité par Patrick Vignal