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Police-Justice

Bobigny: le procès Pallardy reprend avec les dénégations de l'accusé

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Après avoir été renvoyé à cause de la grève des avocats, le procès en appel pour viols et agressions sexuelles de l'ex-ostéopathe du "tout-Paris", Pierre Pallardy, a repris ce jeudi à Bobigny, l'accusé assurant n'avoir jamais "violé physiquement" ses patientes.

"J'ai violé mais jamais physiquement", a déclaré jeudi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis l'ancien fringuant ostéopathe, auteur de best-sellers sur le bien-être, aujourd'hui un septuagénaire aux allures de retraité. "Je reconnais que j'étais trop directif, je les ai sans doute heurtées psychologiquement, car je suis autoritaire, mais j'ai jamais agressé sexuellement", a-t-il poursuivi, entendant "démontrer son innocence" face à des "accusations odieuses". Intarissable sur ses méthodes pour "régler les problèmes de constipation et de règles douloureuses", il a expliqué dans les détails à la présidente ses techniques pour soigner "le ventre", partie du corps "centrale" dont il dit être devenu le spécialiste. "Sur des centaines de personnes que j'ai soigné, j'ai eu des résultats extraordinaires. Pour ça, oui, j'ai touché le plexus, le pubis... J'allais directement au but", s'est-il encore justifié.

Vêtu d'un sobre pantalon en velours et d'un gilet en laine, Pierre Pallardy, en pleurs en évoquant son enfance d'orphelin ballotté d'une institution à une autre, s'est dit "en dépression depuis neuf ans et demi". Aujourd'hui interdit d'exercer, il était devenu kinésithérapeute, puis ostéopathe dans les années 1970. Citant parmi ses patients Picasso, César, Joseph Kessel ou encore Marcel Dassault, il avait formé dans les années 1980-90 avec sa femme Florence le "couple idéal de la santé", comme les avait baptisés à sa Une l'hebdomadaire féminin Elle.

En 2004, une première patiente avait déposé plainte pour agression sexuelle, finalement classée sans suite. En février 2006, une nouvelle plainte était déposée par une autre cliente, décrivant attouchements et tentative de pénétration. Ce signalement avait conduit les enquêteurs à contacter tous les patients figurant dans l'agenda du praticien qui, de fil en aiguille, allait être accusé de sept viols et 12 agressions sexuelles. Jugé en octobre 2013 devant les assises à Paris, il avait été reconnu coupable de cinq viols et sept agressions sexuelles et condamné à dix ans d'emprisonnement. En février 2014, après avoir payé une caution de 150.000 euros, Pierre Pallardy a été remis en liberté dans l'attente de son procès en appel. Le verdict est attendu le 12 novembre.

la rédaction avec AFP