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Police-Justice

Bettencourt nie avoir subi des pressions de la part de banier

Liliane Bettencourt (à gauche)en compagnie de la journaliste Claire Chazal mercredi dans sa maison de Bretagne. Dans un entretien diffusé vendredi soir par TF1, l'héritière de L'Oréal affirme ne pas avoir subi de pressions de son ami François-Marie Banier

Liliane Bettencourt (à gauche)en compagnie de la journaliste Claire Chazal mercredi dans sa maison de Bretagne. Dans un entretien diffusé vendredi soir par TF1, l'héritière de L'Oréal affirme ne pas avoir subi de pressions de son ami François-Marie Banier - -

PARIS (Reuters) - Liliane Bettencourt affirme ne pas avoir subi de pressions de son ami François-Marie Banier, soupçonné d'abus de faiblesse, et...

PARIS (Reuters) - Liliane Bettencourt affirme ne pas avoir subi de pressions de son ami François-Marie Banier, soupçonné d'abus de faiblesse, et accepte avec flegme que le procès intenté par sa fille soit quasiment devenu une affaire d'Etat.

Dans un entretien diffusé vendredi soir par TF1, mais enregistré mercredi dernier, l'héritière de L'Oréal assure également ne pas craindre la décision du ministre du Budget, Francois Baroin, d'enquêter sur son patrimoine.

"Qu'il fasse son métier, qu'il regarde, personne ne va l'empêcher", dit-elle.

Sa fille, Florence Meyers-Bettencourt, estime que le photographe François-Marie Banier a profité de la faiblesse de sa mère pour obtenir près d'un milliard d'euros en dons divers.

Mais ce qui n'était qu'un conflit familial a provoqué une tempête politique quand l'ex-ministre du Budget Eric Woerth, aujourd'hui ministre du Travail, a été soupçonné d'avoir fermé les yeux sur des évasions fiscales de la milliardaire.

Priée de réagir à l'ampleur prise par cette affaire, Liliane Bettencourt répond : "On ne peut qu'accepter. On est en République, je ne vais pas faire la révolution. On est docile, aussi".

A la question de savoir si François-Marie Banier a exercé des pressions sur elle, comme le suggèrent des enregistrements clandestins au coeur de l'affaire, Liliane Bettencourt répond : "Non, non".

La première contribuable privée de France, qui dit "souffrir" du procès intenté au photographe de stars, d'autant que "c'est difficile d'entrevoir la sortie", estime que sa fille est guidée par la jalousie.

"Je comprends très bien qu'une fille soit jalouse de sa mère. Moi aussi, j'étais jalouse de mon père quand je voyais des femmes tourner autour", dit-elle.

"PHOTOMONTAGE" ?

Interrogé sur ses comptes en Suisse, qu'elle a confirmé détenir dans un communiqué, Liliane Bettencourt esquive. "Nous avons beaucoup d'affaires à l'étranger. Evidemment, on a des affaires, on a des immeubles."

Enfin, la troisième fortune de France dit ne "même pas vouloir penser" au fait que cette affaire puisse avoir des répercussions sur la marche de l'Oréal. "C'est important pour le pays. Nous sommes dans les meilleurs, pourquoi cracher dessus ?"

L'avocat de sa fille, Me Olivier Metzner, avait auparavant déclaré sur RMC et BFM TV qu'il s'agissait d'un "photomontage" plus que d'une interview.

"Ce ne sera pas l'interview de Liliane Bettencourt, ce sera l'interview de ses conseillers qui ont préparé des petites fiches", a-t-il dit, affirmant que ce bref entretien avait nécessité "trois heures de préparation et d'enregistrement".

Mais TF1 a assuré que l'entretien, mené par la présentatrice vedette de TF1 Claire Chazal, s'était déroulé en dehors de la présence d'un avocat ou d'un conseiller.

Accusé d'avoir profité de la fragilité psychologique de l'héritière de L'Oréal pour se faire remettre près d'un milliard d'euros de dons, François-Marie Banier risque trois ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Le tribunal de Nanterre a décidé jeudi de reporter le procès pour un supplément d'information. Mais le parquet a fait appel pour bloquer cette nouvelle enquête sur les enregistrements pirates, qui ont notamment mis en difficulté Eric Woerth.

Gérard Bon, édité par Jean-Loup Fiévet