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Police-Justice

Besançon: deux mosquées taguées avec des croix de Lorraine

Le badge d'un officier de police (photo d'illustration).

Le badge d'un officier de police (photo d'illustration). - Denis Charlet / AFP

"Le Centre Culturel Islamique de Franche-Comté (CCIFC) condamne avec force ces actes dont la seule finalité est de répandre la haine et le rejet de l'autre", a réagi son président dans un communiqué.

Deux mosquées de Besançon ont été taguées dans la nuit de vendredi à samedi avec des croix de Lorraine, symbole du gaullisme et de la Résistance détourné pour délivrer un message anti-musulmans, selon les responsables de ces lieux de cultes.

"Le Centre Culturel Islamique de Franche-Comté (CCIFC) condamne avec force ces actes dont la seule finalité est de répandre la haine et le rejet de l'autre", a réagi dans un communiqué Khalid Jarmouni, le président du CCIFC qui gère la mosquée de Fontaine Ecu, où six croix ont été tracées à la peinture rouge.

En détournant ce symbole de la Résistance, les auteurs des tags entendent manifester leur volonté de "libérer le territoire des musulmans", a-t-il estimé auprès de l'AFP.

Le porte-parole d'une des mosquées visées dénonce des actes "islamophobes"

"C'est oublier que la France a aussi été libérée par des musulmans, et que cette croix est emblématique aussi pour les musulmans français", a déploré Khalid Jarmouni, évoquant notamment le cimetière de Saint-Claude à Besançon, où sont enterrés "près de 1000 soldats musulmans" morts au combat pendant la Seconde Guerre mondiale.

Tahar Belhadj, porte-parole de la mosquée Sounna, également visée par des dégradations, a lui aussi condamné ces actes "islamophobes".

"Ces actes sont une conséquence de la campagne électorale (présidentielle) qui attaque l'islam", a-t-il estimé. "C'est toujours comme ça à la veille de l'élection présidentielle, on utilise l'islam comme bouc-émissaire", selon lui. Les deux responsables associatifs ont fait part de leur intention de porter plainte.

Le parquet de Besançon a annoncé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte. Un officier de police judiciaire et un technicien d'investigation criminelle se sont rendus sur place dans la matinée. Au matin du 7 novembre, des tags similaires avaient été découverts sur une mosquée et deux associations turques dans le même département.

J.D. avec AFP