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Police-Justice

"Bernard Tapie est prêt à hypothéquer son hôtel particulier"

Hervé Témime, l'avocat de Bernard Tapie sur BFMTV, jeudi 7 novembre

Hervé Témime, l'avocat de Bernard Tapie sur BFMTV, jeudi 7 novembre - -

Bernard Tapie a été entendu jeudi par les juges du pôle financier de Paris dans l'enquête sur l'arbitrage controversé qui lui a accordé 403 millions d'euros en 2008.

Bernard Tapie a dit aux juges qu'il "pourrait faire face à ses engagements" financiers, comme le journal La Provence, en utilisant "le patrimoine personnel qui est le sien", a déclaré son avocat Hervé Temime sur BFMTV jeudi. Si besoin, l'ancien président de l'OM "est prêt à hypothéquer son hôtel particulier à Paris", a-t-il poursuivi.

Bernard Tapie a été entendu jeudi par les juges du pôle financier de Paris dans l'enquête sur l'arbitrage controversé qui lui a accordé 403 millions d'euros en 2008 pour solder son contentieux avec le Crédit Lyonnais. Cette audition, qui s'est tenue à la demande de l'homme d'affaires, était la première depuis sa mise en examen pour "escroquerie en bande organisée" après quatre jours de garde à vue fin juin.

"Cette affaire d’escroquerie en bande organisée ne tient pas la route et elle ne résistera pas au temps", a estimé l'avocat.

"Par ailleurs monsieur Tapie a voulu dire aux juges d’instruction à quel point il se trouvait dans une situation dans laquelle des fuites permanentes du dossier de l’instruction, semblent organisées dans le but de ne privilégier qu’une seule thèse, qui est celle de l’accusation", a-t-il dit à BFMTV.

« Cette affaire d’escroquerie en bande organisée ne tient pas la route et elle ne résistera pas au temps ».

Une levée du secret bancaire

Bernard Tapie a également dit aux juges "qu'il levait le secret bancaire sur tous ses comptes dans le monde entier", a expliqué Hervé Temime. Les magistrats, qui ont opéré des saisies sur ses biens, ont également bloqué un transfert d'1,8 million d'euros vers Hong-Kong, un mouvement signalé par Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy.

Les juges financiers ont mis en examen Bernard Tapie, son avocat Me Maurice Lantourne et l'un des trois juges arbitres qui ont rendu la sentence, Pierre Estoup. Ils les soupçonnent d'une entente illicite dans la procédure qui a permis à l'homme d'affaires de percevoir 403 millions d'euros, dont 45 au titre d'un préjudice moral, en réparation de la vente d'Adidas par le Crédit Lyonnais, en 1993.

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Economie, Stéphane Richard, aujourd'hui patron d'Orange, est aussi mis en examen. Tout comme Jean-François Rocchi, l'ex-patron du CDR (Consortium de réalisation), chargé de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais.

L'enquête a révélé les multiples rendez-vous de Bernard Tapie à l'Élysée, en 2007, avant qu'il ne soit décidé de tourner le dos à la justice ordinaire et de recourir à un arbitrage.

S.A.