BFMTV
Police-Justice

"Benalla s'est octroyé un pouvoir" le 1er mai, estime l'avocat des victimes présumées

Me Sahand Saber, avocat des victimes présumées d'Alexandre Benalla, le 28 juillet 2018 sur BFMTV

Me Sahand Saber, avocat des victimes présumées d'Alexandre Benalla, le 28 juillet 2018 sur BFMTV - BFMTV

Me Sahand Saber assure que ses clients n'étaient pas là pour participer à la manifestation le jour où elles ont été les cibles des coups d'Alexandre Benalla.

Le couple de jeunes brutalisé par Alexandre Benalla dans les vidéos à l'origine du scandale était là "par hasard", selon leur avocat. Me Sahand Saber, invité de BFMTV ce mercredi, assure qu'"à aucun moment ils n'ont cherché à rejoindre une manifestation" et qu'ils étaient seulement "venus prendre un verre". 

Révélées mercredi dernier par Le Monde, ces images montrent le chargé de mission de l'Élysée brutalisant les deux jeunes, place de la Contrescarpe, le 1er-Mai dernier, en marge d'une manifestation. Depuis, d'autres images ont été publiées par Libération, dans lesquelles ont voit les deux victimes présumées lancer des projectiles sur les policiers. Un geste qu'ils "reconnaissent", qu'ils "regrettent", mais qu'"ils expliquent":

"Avant cet instant-là, ils ont essuyé une charge de CRS (...). Ils ont vu la ligne de CRS se former pour charger. Avec une curiosité qui n’était pas appropriée à l’instant, plutôt que de s’en aller ils sont restés (...) Ils n’étaient à ce moment-là pas des fauteurs des troubles."

Alors, pris d'un sentiment de "colère", ils auraient eu "une réaction qui n'était pas convenable", concède l'homme de loi.

Pourquoi ils n'ont pas porté plainte

Et d'accabler la partie adverse: "Monsieur Benalla n’a pas du tout respecté le mandat qui lui était confié et en plus de ça, il a eu un comportement complètement abusif (...) Monsieur Benalla s'est octroyé un pouvoir."

Le couple, composé d'une Franco-grecque et d'un Grec installé à Paris depuis quatre ans, n'a pas porté plainte après les événements. Une décision que leur avocat explique ainsi: "Ce sont deux jeunes qui au lieu de se lancer dans une procédure judiciaire ont décidé de laisser ça derrière eux, de passer à autre chose".

Des "traces de coups"

Me Sahand Saber assure par ailleurs qu'ils n'ont pas décliné une fausse identité face aux forces de l'ordre. Le jeune homme "a un homonyme qui est un sportif grec des années 1970-1980. Il n’a pas à ma connaissance donné une fausse identité". De même, il affirme que le jeune homme a été blessé, citant un certificat médical dressé par son médecin traitant le 11 mai, dix jours après les faits: "Il y a des traces de coup sur la poitrine et une raideur cervicale."

Depuis l'explosion du scandale, Alexandre Benalla est sous le coup d'une procédure de licenciement. Il a été mis en examen, et plusieurs figures du gouvernement et hauts responsables ont été entendus par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, notamment Gérard Collomb et Patrick Strzoda, afin de faire la lumière sur les raisons de la présence d'Alexandre Benalla et la simple suspension de 15 jours dont il a d'abord fait l'objet. 

Benjamin Pierret