Auxerre: information judiciaire ouverte après la mort d'un trentenaire lors d'une interpellation
Ce jeudi, la procureure de la République d'Auxerre a ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire" et saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Dans la nuit de 5 au 6 janvier, un homme aux lourds antécédents psychiatriques est mort au cours d'une interpellation particulièrement mouvementée.
Les faits se sont déroulés au domicile du forcené, âgé de 37 ans, à Auxerre. Les policiers ont interpellé l'homme, en pleine crise de démence, alors qu'il hurlait à la mort et prétendait être Jésus. Ils ont tenté de maîtriser l'individu en tirant un coup de flashball, ce qui n'a eu pour effet que de l'exciter encore davantage. Celui-ci a lancé une haltère à l'attention des forces de l'ordre, avant d'être neutralisé au sol et de succomber à un arrêt cardiaque.
Les policiers présents n'ont pas été suspendus
A la suite de sa mort, l'enquête a été confiée à la police judiciaire d'Auxerre. L'analyse toxicologique n'a révélé "ni alcoolémie, ni aucune médication autre qu'une concentration thérapeutique de méthadone, qui n'explique pas son état d'excitation". L'autopsie a mis en évidence des contusions pulmonaires et cardiaques liées à l’onde de choc du projectile, ainsi qu' un syndrome asphyxique vraisemblablement en lien avec sa maîtrise au sol.
Le trentenaire avait séjourné à plusieurs reprises dans des services de soins spécialisés depuis 1999 et suivait très probablement un traitement thérapeutique. "Une rupture de soins pourrait expliquer cet état de crise", a ajouté la procureure de la République, Sophie Macquart-Moulin. Les fonctionnaires de police impliqués dans l'interpellation n'ont pas été suspendus car "les responsabilités n’ont pas encore été établies".