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Au PS, le premier qui bouge est mort

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Ira ? Ira pas ? Ségolène Royal semble de plus en plus candidate pour prendre la tête du PS. Mais elle ne s'est toujours pas déclarée. Suspense et tensions à J-2 du congrès de Reims.

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Hier soir au journal de 20 heures sur TF1, Ségolène Royal a maintenu le suspense sur sa candidature au poste de Premier secrétaire du PS, à deux jours de l'ouverture du congrès de Reims. Forte de la majorité relative de 29% remportée jeudi dernier lors du vote des militants, Ségolène Royal a indiqué qu'elle « prendra ses responsabilités ».

« J'en ai envie... »
A la question « Allez vous vous présenter au poste de Premier Secrétaire ? », Ségolène Royal, présidente de la région Poitou Charente a répondu hier soir sur TF1 : « Les militants ont voté. Ils ont donc donné une légitimité au projet que j'ai présenté avec mes amis. Ils m'ont donné cette vocation à peut-être diriger demain avec une équipe le Parti socialiste. Je vais vous dire très franchement : c'est vrai que j'en ai envie. Et pourtant, on a souvent dit que je n'étais pas une femme d'appareil, que je n'étais pas faite pour cela... Et en même temps, je n'ai jamais fait de ma candidature un préalable au rassemblement et à l'unité des socialistes. »

Soucieuse de ne pas provoquer un front contre elle, Ségolène Royal insiste sur sa volonté de construire d'abord un « rassemblement » des socialistes : « Cet effort de rassemblement, je le ferai jusqu'au moment du dépôt des candidatures ».
Les candidats au poste de Premier secrétaire ont en effet jusqu'à dimanche matin, dernier jour du congrès de Reims, pour se déclarer. Le successeur de François Hollande sera élu le 20 novembre par les militants.

Elle joue l'écoute et l'ouverture
Si Ségolène Royal n'a pas annoncé sa candidature, c'est tout simplement pour ne pas donner à ses adversaires l'occasion de s'organiser pour lui barrer la route. Car en ce moment au PS, l'équation est simple : le premier qui bouge est mort...
Mais Ségolène Royal a franchi un nouveau cap. Si on lit entre les lignes, ses intentions finalement sont claires : « J'ai est très envie... je m'en sens capable... les militants m'ont donné une légitimité... »

En fait, tout est une question de tactique. Il est presque certain que Ségolène Royal sera candidate. Mais, ne voulant pas être tenue pour responsable, si les choses se passent mal, elle préfère afficher une attitude de dialogue, d'écoute et d'ouverture vis à vis de ses adversaires. Elle a d'ailleurs envoyé hier un courrier personnalisé à chacun d'eux (Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Benoît Hamon et les autres) et attend maintenant leurs réponses.
Des adversaires coincés entre leur volonté de barrer la route à Ségolène Royal et le risque de se mettre à dos les militants.

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Juliette VINCENT, avec Annabel ROGER