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Police-Justice

Au premier jour de son procès, Bernard Tapie fait le show

Bernard Tapie à son arrivée au tribunal de grande instance de Paris.

Bernard Tapie à son arrivée au tribunal de grande instance de Paris. - BFMTV

Le procès de Bernard Tapie, et de cinq autres personnes, soupçonnés d'escroquerie, s'est ouvert ce lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont jugés jusqu'au 5 avril.

Cela fait plusieurs jours que Bernard Tapie enchaîne les plateaux de télévision et les interviews. Le but: livrer sa vérité sur l'affaire de l'arbitrage privé qui lui avait octroyé plus de 403 millions d'euros dans son litige avec le Crédit Lyonnais. Quitte à fuir le plateau d'Europe 1 ou de menacer de le faire sur BFMTV lorsque les questions lui déplaisent. Ce lundi, au premier jour de son procès pour "escroquerie", l'attitude de l'homme d'affaires n'a pas changé, il est déterminé à démontrer qu'il n'a pas détourné l'argent de l'Etat.

Evitant soigneusement les journalistes à son arrivée au tribunal de grande instance de Paris, Bernard Tapie s'est d'abord assis sur une chaise face à la cour et dos au public, en attendant les cinq autres prévenus dans ce procès. Mais il n'aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir le bouillonnant homme d'affaires se lever. Il s'est dirigé vers les nombreux journalistes présents dans la salle d'audience. Il a alors distribué les bons et les mauvais points à ces derniers, notamment ceux connus pour avoir enquêté pendant des années sur cet arbitrage aujourd'hui considéré comme frauduleux.

"Regardez cette belle brochette, ils sont tous là!", a ironisé l'homme âgé de 76 ans, qui malgré sa lutte contre un cancer avait promis de se battre.

"On n'est pas au spectacle"

Ce règlement de comptes a cessé avec l'arrivée de la présidente du tribunal correctionnel. A peine lui a-t-on donné la parole qu'il a refait le show. A la question de sa profession, Bernard Tapie, costume bleu et chemise blanche, a confirmé qu'il était "acteur". S'en est suivie une fastidieuse lecture de la liste des témoins appelés à déposer par les différentes parties puis par l'examen des nullités et des chefs de renvoi pour chaque prévenu. Juste avant de suspendre l'audience, une demande du renvoi du procès a été présentée.

Lors de cette interruption, le show Tapie a repris, de l'avis des journalistes présents. Allant à nouveau à leur rencontre, l'homme de 76 ans a plaidé son dossier à coup d'additions et de soustractions de millions, a voulu refaire les comptes pour prouver que la justice s'était trompée en le renvoyant devant ce tribunal. Une attitude qui clairement a déplu à la présidente du tribunal correctionnel, qui a d'abord rappelé à l'ordre le public "qui a fait des interviews dans la salle à la pause" avant de prévenir l'homme d'affaires: "Ici, on est pas au spectacle, monsieur Tapie!"

Justine Chevalier avec Alexandra Gonzalez et Patrick Sauce