Attentats: les enfants des victimes vont être adoptés par la Nation

Les 20 filles et garçons âgés de moins de 21 ans qui ont perdu au moins un père ou une mère lors des actes terroristes qui ont frappé la France du 7 au 9 janvier vont avoir la possibilité de devenir des "pupilles de la Nation". Et ainsi recevoir des aides financières et éducatives de la part de l'Etat.

C’est une petite aide pour compenser une grande perte. La France a décidé de faire un geste aux enfants des 17 victimes de l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo et des attaques meurtrières des jours suivants, à Montrouge et au supermarché Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris.

Comme l’ont révélé de concert France Info et RTL, l’Etat a proposé aux familles des victimes de recueillir les enfants orphelins d’un père ou d’une mère, pour devenir des "pupilles de la Nation", un statut réservé aux enfants victimes de guerre, d'actes de terrorisme ou de piraterie.

Vingt enfants concernés

En l'occurrence ici, ce sont 20 filles et garçons, âgés de moins de 21 ans, qui pourront être "adoptés par la Nation". Officiellement, cette mesure peut leur permettre de recevoir "une protection supplémentaire et particulière, en complément de celle exercée par leurs familles", d'après l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onacvg).

Une protection qui se traduit financièrement: un "pupille de la Nation" voit ses frais de scolarité payés par l'Etat, tandis qu'il reçoit régulièrement des subventions pour s'acheter des habits, pour ses soins médicaux, ou encore pour partir en vacances. D'après Libération, en 2012, 1.113 aides financières représentant 710.000 euros avaient ainsi été versées aux 303 pupilles de la Nation d'alors.

Un enfant adopté par la Nation a également le droit à un coup de pouce dès qu'il s'agit de trouver un premier emploi: plusieurs postes dans la fonction publique et les hôpitaux leurs sont ainsi mis de côté s'ils le désirent.

Une cinquantaine de cas depuis 2009

Depuis six ans, plus d'une cinquantaine d'enfants ont été adoptés par la France. Les enfants des victimes de Mohamed Merah, ou encore ceux de l'enseignante poignardée à mort en juillet 2014 à Albi en font partie. Pour les enfants des 17 personnes tuées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, leurs proches ont déjà reçu toute la documentation nécessaire pour réaliser cette démarche. Ce que les familles sont libres ou non de faire. Car une fois adopté par la Nation, on devient "pupille pour la vie".

Jé. M.