BFMTV
Police-Justice

Attentat du Bardo: une victime française qui porte plainte raconte le "carnage"

Comme deux autres familles françaises, Françoise Thauvin a décidé de porter plainte contre l'Etat tunisien en raison de l'absence de gardes lors de l'attaque terroriste du musée du Bardo à Tunis, le 18 mars dernier. BFMTV est allée à sa rencontre pour recueillir son témoignage.

La scène qu'elle décrit est à la limite du supportable. Françoise Thauvin fait partie des trois familles françaises qui attaquent l'Etat tunisien parce que les gardes du Bardo n'étaient pas là au moment de l'attentat contre le musée national. Ce qu'il s'est passé ce mercredi 18 mars en plein Tunis, cette rescapée ne pourra jamais l'oublier. Elle a perdu sa mère et connu l'horreur.

La voix lourde, le regard sombre, elle revient sur l'enchaînement qui a conduit à ce décompte macabre: dix-neuf personnes, dont 17 touristes étrangers et deux Tunisiens ont perdu la vie. Françoise Thauvin se rappelle la scène: "Une descente aux enfers, un véritable cauchemar, une barbarie sans nom. C'était l'apocalypse. On a attendu la mort". Au cours de l'attaque, elle a été blessée par balles de kalachnikov et sa mère, qui était avec elle, est morte des suites de ses blessures.

"Le terroriste regardait son carnage"

Toujours très choquée, elle cherche ses mots puis reprend son récit: "Il y a eu une première attaque. Je me suis retrouvée derrière une colonne avec ma tante, le dos au mur. Quand ça s'est calmé, j'ai levé la tête, j'ai vu le terroriste qui regardait son carnage. On a vu une Japonaise qui a reçu une balle dans la tête à côté de nous. Un monsieur qui était à nos pieds est décédé après. Ma mère qui n'était pas loin qui baignait dans son sang, un monsieur à côté pareil, une dame à côté d'elle qui était morte".

A ce moment, elle pense que l'attaque est terminée mais l'horreur se poursuit. "Et là vous vous dites mais comment j'ai fait pour y échapper, qu'est-ce qui se passe, vous ne comprenez pas. Et quand ça recommence, et qu'il y a à nouveau la fusillade, là vous vous dites, je vais mourir", se rappelle-t-elle. Désormais, pour les survivants, il faut vivre avec l'idée que le pire aurait peut-être pu être évité. La plainte déposée permettra-t-elle d'obtenir certaines explications?

E. M. avec Anne Saurat-Dubois et Audrey Alos