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Police-Justice

Attaque au couteau mortelle à Villeurbanne: non-lieu requis pour irresponsabilité pénale

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

L'auteur de l'attaque avait mortellement poignardé un jeune homme de 19 ans et grièvement blessé treize autres personnes dans une station de métro de Villeurbanne le 31 août 2019.

Le parquet général a requis un non-lieu pour irresponsabilité pénale et une hospitalisation sous contrainte pour l'auteur de la sanglante attaque perpétrée dans une station de métro de Villeurbanne le 31 août 2019 qui avait fait un mort.

Le diagnostic de schizophrénie partagé par tous les experts

"Le diagnostic de schizophrénie est partagé par tous les experts, tout comme celui de sa dangerosité. Nous sommes là pour dire le droit", a requis Olivier Nagabbo, lors de l'audience de la chambre de l'instruction de Lyon, qui s'est déroulée tout au long de la journée de vendredi. Le délibéré sera rendu le 29 mars.

Sultan Mohamad Niazi, de nationalité afghane, avait mortellement poignardé un jeune homme de 19 ans et grièvement blessé treize autres personnes, les frappant aveuglément avec un couteau de cuisine et une fourchette à barbecue.

Lors de ses interrogatoires et devant les médecins, il avait déclaré notamment qu'il entendait des voix et qu'il voulait éliminer un mystérieux Indien avec qui il s'était bagarré à Londres. Trois collèges d'experts avaient conclu à l'abolition totale du discernement, et donc à son irresponsabilité pénale

Parti d'Afghanistan à 16 ans, il était en France depuis juillet 2017 où il bénéficiait d'un hébergement à Vaulx-en-Velin dans l'attente de l'examen d'une demande d'asile.

"J'ai vu quelqu'un passer devant moi, j'ai vu son visage différemment", a-t-il brièvement déclaré à l'audience, en référence à la première agression dans laquelle Timothy a été tué d'un coup dans le dos. "Je m'excuse, je n'ai pas fait exprès de le tuer", a ajouté l'accusé tenant des propos décousus, relayés par un traducteur.

Un comportement "imprévisible et dangereux"

Le fait d'avoir dissimulé ses armes dans un manteau en se rendant à la gare routière a permis au juge de retenir la préméditation. Plusieurs experts sont venus expliquer leur diagnostic de "schizophrénie avec délire de persécution".

"Il a un comportement imprévisible et dangereux", a résumé le psychiatre Jean Canterino, excluant la possibilité d'une quelconque simulation pour tenter d'échapper à sa responsabilité.

Un seul médecin a conclu à la simple "altération" de son discernement, estimant que le fait d'avoir fumé du cannabis avait contribué à "l'émergence de sa maladie".

"Cette audience laisse une profonde insatisfaction. Sultan Niazi a fait le choix d'une religion. Le mot terrorisme a été complètement éludé", a regretté Olivier Foray, avocat d'une victime.

"Cette audience a été créée pour humaniser le débat autour de l'irresponsabilité pénale. Mais si c'est pour générer de la frustration (...), on s'est trompé", a répondu l'avocat général.

"Cette audience n'est pas une négation de la peine des victimes, c'est l'application d'un principal fondamental : on ne juge pas les fous", a pour sa part rappelé Thibaud Claus, avocat de la défense.

G.H. avec AFP