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Police-Justice

Attaque au couteau à Bordeaux: la procureure annonce qu'"aucun élément" n'indique un motif terroriste

Au lendemain de l'agression mortelle sur les quais de la Garonne à Bordeaux, la procureure de la République de Bordeaux a détaillé le déroulé précis des faits. Selon elle, le motif terroriste ne peut pas être retenu à ce stade de l'enquête.

Après une agression au couteau qui a fait un mort et un blessé grave mercredi 10 avril au soir, "aucun élément ne permet de rapprocher cette attaque d'un motif terroriste", a annoncé ce jeudi 11 avril la procureure de Bordeaux lors d'une conférence de presse.

Frédérique Porterie a confirmé que l'altercation était liée à l'alcool. Selon elle, l'assaillant, tué par les forces de police, leur a "reproché de boire alors que c'était l'aïd". Les deux victimes, qui "se trouvaient sur les pelouses" près du miroir d'eau, lui ont répondu que ça ne le regardait pas.

L'assaillant, qui serait d'origine afghane et âgé de 25 ans, a alors frappé "les victimes à coups de poings" avant de s'éloigner. Mais les deux hommes lui ont jeté des canettes, avant qu'il ne revienne vers eux et les poignarde.

Deux enquêtes ouvertes

Au début de la conférence de presse, la procureure a annoncé que deux enquêtes avaient été ouvertes après l'attaque mortelle.

"Pour l'une, visant l'assaillant, des chefs de meurtre, tentative de meurtre et violences avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours sur fonctionnaire de police et pour l'autre d'homicide volontaire afin d'éclaircir les circonstances dans lesquelles le policier primo-intervenant a fait usage de son arme de service pour neutraliser l'assaillant."

L'IGPN a donc été saisie, comme le veut la procédure. D'après le parquet, la légitime défense du policier est "envisagée".

Les policiers "ont demandé au mis en cause de jeter son arme à plusieurs reprises, quand ce dernier a changé de direction et s'est dirigé vers eux, couteau en main, avec une attitude menaçante" envers eux, a-t-elle précisé, soulignant que les sommations d'usage avaient été faites.

Les jours de la victime blessée ne sont plus en danger

Dans le détail, l'homme né en 1987 est mort de manière "violente", selon la procureure, "résultant de neuf plaies par arme blanche, dont quatre pénétrant la paroi thoracique et deux avec atteinte cardiaque".

Concernant la deuxième victime, hospitalisée en urgence absolue mercredi soir, "ses jours ne sont plus à cette heure en danger". Il a subi "trois plaies par arme blanche, dont deux perforantes".

"Il a pu être entendu dans la matinée en présence d’un interprète en langue arabe", a précisé Frédérique Porterie.

Théo Putavy