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Enseignant tué à Arras: l'assaillant mis en examen, son frère et un cousin également

Des policiers montent la garde à l'entrée du lycée Gambetta à Arras (Pas-de-Calais) le 14 octobre 2023, au lendemain de l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un enseignant et blessé grièvement trois autres personnes.

Des policiers montent la garde à l'entrée du lycée Gambetta à Arras (Pas-de-Calais) le 14 octobre 2023, au lendemain de l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un enseignant et blessé grièvement trois autres personnes. - DENIS CHARLET / AFP

Mohammed Mogouchkov a été interpellé après l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras qui a causé la mort d'un enseignant et blessé trois autres personnes vendredi dernier. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire ce mardi.

Le suspect arrêté vendredi après l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras qui a causé la mort d'un enseignant et blessé trois autres personnes a été placé en détention provisoire à l'issue de sa garde à vue, a indiqué son avocat à BFMTV ce mardi 17 octobre.

Il a été mis en examen des chefs "d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes".

Son frère et leur cousin mis en examen

Son frère a également été mis en examen des chefs de "complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, complicité de tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes. Il a été placé en détention provisoire.

Leur cousin a, lui, été mis en examen du chef d’abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne. Le magistrat instructeur a prononcé une mesure éducative judiciaire provisoire comportant un placement.

Le Pnat avait ouvert samedi une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste.

Des motivations qui restent toujours à préciser

Interpellé vendredi au sein du lycée Gambetta d'Arras dont il était un ancien élève, Mohammed Mogouchkov, un radicalisé de 20 ans né en Russie, est suspecté d'avoir assassiné Dominique Bernard, un professeur de lettres de 57 ans, et d'avoir blessé grièvement trois autres personnes dont un agent technique et un professeur d'EPS. Plusieurs témoins affirment l'avoir entendu crier "Allahou Akbar".

Depuis son arrestation vendredi, Mohammed Mogouchkov "ne s'est pas exprimé". Ses "motivations restent à définir", a estimé samedi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, alors qu'il affirmait vendredi sur TF1 qu'il y avait "sans doute" un lien avec les événements en Israël et à Gaza.

Depuis le 2 octobre, l'homme était fiché fiché S pour radicalisation islamiste et inscrit au Fichier des traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il avait contrôlé la veille des faits, sans "qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée".

Des proches radicalisés

Il n'avait par ailleurs aucun casier judiciaire mais était suivi "depuis la fin du mois de juillet", selon Gérald Darmanin, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), grâce à des écoutes et des mesures de surveillance physique. Cette surveillance a été mise en place "parce qu'il y a eu des liens" entre lui et son frère détenu, a expliqué samedi le ministre de l'Intérieur.

Ce frère a été condamné début 2023 pour association de malfaiteurs terroriste et apologie du terrorisme, dans le cadre d'un projet d'attentat contre les policiers de l'Élysée et contre les passants à proximité. Lundi, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il allait "connaître une expulsion dans son pays d'origine" à l'issue de sa peine de prison.

Leur cousin, âgé de 15 ans et soupçonné d'avoir été "informé du projet" sans "rien faire pour l'en empêcher" selon le Pnat, a également été mis en examen. Mis en cause pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne, l'adolescent fait l'objet d"'une mesure éducative judiciaire provisoire comportant un placement".

Plusieurs années de signalements"

"Cet élève [Mohammed Mogouchkov] et même la fratrie avaient fait l'objet depuis plusieurs années de signalements de la part des enseignants" du lycée à Arras, a déclaré dimanche sur TF1 le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal.

"Ils avaient fait plusieurs signalements pour le grand frère dès 2016. [...] S'agissant du terroriste, il avait fait l'objet de signalements en 2021 et 2022, signalements qui étaient remontés à la direction de l'établissement, remontés aux services de l'Éducation nationale et transmis au ministère de l'Intérieur, ce qui a probablement entraîné la mise sous surveillance de cet individu", a-t-il ajouté.

"Le père et le frère ont eu une influence déterminante, semble-t-il, dans le passage à l'acte", selon une source policière à l'AFP. Le père de l'assaillant, fiché S et expulsé en 2018, "était tenant d'un islam radical", a expliqué Gérald Darmanin.

L'assaillant, qui ne pouvait légalement pas être expulsé, étant entré en France avant l'âge de 13 ans, a-t-il souligné.

Il n'y a "pas eu de faille des services de renseignements", a affirmé le ministre de l'Intérieur. "Rien dans les éléments qu'on avait pu obtenir ne permettait de prédire que cet individu (...) pouvait passer à l'acte", a renchéri Élisabeth Borne dans La Tribune Dimanche.

Gillet Glenn avec AFP