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Police-Justice

Assises: il affirme avoir découpé le cadavre d'un homme qu'il n'aurait pas tué

Photo prise le 17 octobre 2011 au Palais de justice de Paris d'un fronton indiquant l'entrée de la cour d'assises pour les magistrats et les jurés

Photo prise le 17 octobre 2011 au Palais de justice de Paris d'un fronton indiquant l'entrée de la cour d'assises pour les magistrats et les jurés - Jacques Demarthon - AFP

Glen Michaelson assure qu'il a trouvé un septuagénaire mort sur son lit. Redoutant d'être suspecté du meurtre, il aurait décidé de découper le corps pour le cacher.

Il l'a découpé mais ne l'a pas tué. Un Sud-Africain veut convaincre, à partir de ce lundi, la cour d'assises de Paris qu'il n'est pas le meurtrier de ce septuagénaire dont il a pourtant abandonné les morceaux du cadavre au bord du périphérique en 2011.

C'est en rendant visite, en janvier 2011, à la réceptionniste d'un hôtel social parisien où il avait séjourné quelques mois plus tôt que cet homme, aujourd'hui âgé de 51 ans, affirme avoir trouvé mort sur son lit Gabriel Debourge, résident du même hôtel qu'il connaissait.

Sorti récemment de prison, Glen Michaelson avait déjà été lourdement condamné pour homicide involontaire et craignait de passer pour un coupable idéal. "Compte tenu de son passé judiciaire, on ne l'aurait pas cru", a-t-il plaidé invariablement au cours de l'instruction, rappelle son conseil Me Elise Arfi.

Six sacs au bord du périphérique

Glen Michaelson laissait alors le corps sur place durant plusieurs semaines, avant de le découper à la scie électrique et de l'entreposer dans un box à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.

Contraint de vider le box par le gérant du lieu sur protestations des employés incommodés par l'odeur, l'homme abandonnait finalement six sacs contenant les morceaux du cadavre sur le bord du boulevard périphérique, porte de Bagnolet. Des SDF découvraient finalement ces sacs au milieu d'immondices quelques heures plus tard.

Un précédent troublant

Le mode opératoire ne peut qu'évoquer celui de 2003, lorsqu'après avoir provoqué accidentellement la mort d'un voisin en lui portant des coups, Glen Michaelson avait dissimulé le corps dans une malle avant d'y mettre le feu.

"Le ministère public va évidemment nous ressortir cette affaire et faire des parallèles", redoute Me Arfi, dont le client réside en France depuis 29 ans. Elle rappelle que les causes du décès de Gabriel Debourge n'ont jamais pu être établies, ce qui "veut nécessairement dire, pour nous, que c'est une mort naturelle".

Agé de 74 ans, malade du coeur, Gabriel Debourge séjournait dans cet hôtel social, car il était lui aussi récemment sorti de prison après avoir purgé une lourde peine. Glen Michaelson est également renvoyé pour escroquerie car il a tenté d'utiliser le chéquier de la victime et s'est servi à plusieurs reprises de sa carte bancaire.

A. D. avec AFP