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Police-Justice

Arrestation de six policiers en Seine-Saint-Denis: la vidéo qui a déclenché l'enquête de l'IGPN

DOCUMENT BFM PARIS. Six policiers sont visés par une enquête pour transports de stupéfiants et faux en écriture. Des images de vidéosurveillance ont notamment permis à l'IGPN de les confondre.

Les images remontent à la fin de l'été 2019. Issues d'une caméra de vidéosurveillance d'une épicerie de Seine-Saint-Denis, elles ont abouties lundi à l'interpellation de six policiers de la Compagnie de sécurisation et d'intervention du département. Ils sont visés par une enquête de l'IGPN pour des motifs de vol, extorsion, transport et usage de stupéfiants ainsi que de faux en écriture publique.

Plusieurs plaintes déposées

Sur la vidéo que s'est procurée BFM Paris, un équipage de la CSI 93 est filmé en train de contrôler un homme. Au fond, on aperçoit un policier qui jette au pied de l'homme un produit stupéfiant, a priori de la résine de cannabis. Les fonctionnaires de police invitent ensuite l'individu à constater la présence de stupéfiants au sol avant de l'interpeller.

Cet homme, accusé à tort de détenir des stupéfiants, a porté plainte contre cette équipage. La première d'une longue série qui va viser systématiquement les mêmes six policiers. Et aboutir à l'ouverture d'une enquête de l'IGPN.

Dans la foulée, les policiers ont été placés sur écoute. D'après les informations de BFM Paris, les policers interpellés se targuaient d'avoir mis au point un système de méthodes illégales pour racketter et coincer des trafiquants de drogues ou des délinquants.

Réorganisation de l'unité

Prévue dans un premier temps au printemps, l'interpellation des six fonctionnaires de police a été repoussée en raison de la crise sanitaire. Ils ont finalement été arrêtés lundi matin pendant leurs congés, selon des sources proches de l'enquête à BFM Paris, qui précisent que l'IPGN et la direction de la CSI 93 ont travaillé main dans la main depuis quasiment un an pour mener à bien cette enquête. Ce mardi, les policiers sont toujours en garde à vue dans les locaux de l'IGPN, près de 24 heures après leur interpellation les auditions se poursuivent. Tous ne sont pas impliqués au même niveau dans cette enquête encore en cours.

Outre les poursuites pénales, la préfecture de police réfléchit également à des sanctions. "Si des comportements fautifs étaient susceptibles de se confirmer, ils appelleraient des sanctions", indique la préfecture. Le préfet de police a par ailleurs décidé "d'engager une réflexion sur la réorganisation des unités de police de la CSI à laquelle appartiennent les fonctionnaires mis en cause"

Une partie de la CSI 93 pourrait être dissolue, notamment ceux les fonctionnaires qui travaillent en tenue, soit près de 70 agents. Le commandemant de cette unité de police, dirigé par le même commandant depuis la création de la CSI 93 il y a plus de dix ans, pourrait aussi évoluer dans les prochaines semaines, avec le départs d'officiers vers d'autres services.

Raphaël Maillochon avec Benjamin Rieth