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Police-Justice

Après avoir acheté son appartement en viager, il tente de l'empoisonner

Le tribunal d’Aix-en-Provence

Le tribunal d’Aix-en-Provence - AFP

Si le principal suspect a toujours nié les faits, il a toutefois reconnu être entré de manière illégale chez la vieille dame afin de "la rendre malade."

"Il ment. Et ses excuses, je n'en ai rien à faire." Ce mercredi, le décor a rapidement été planté aux assises du tribunal d’Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, où s’est ouvert le procès en appel d’Olivier Cappelaere, condamnée en 2019 à 20 années de prison pour avoir tenté d’empoisonner une octogénaire qui occupait en viager l'un de ses appartements.

Malaises à répétition

A la barre, la victime, Suzanne Bailly, aujourd’hui âgée de 90 ans, retrace la chronologie de l’affaire. La genèse remonte au cœur des années 2010, quand le suspect achète, l’appartement de la vieille dame située au Cannet, dans les Alpes-Maritimes, rappelle Le Parisien.

Très vite, le comportement de l’homme interpelle Suzanne. A plusieurs reprises, elle le surprend à proximité de son domicile sans que sa venue ne soit prévue. Et le 10 février 2015, elle est prise d’un premier malaise accompagné d’une crise de démence après avoir bu un verre d’eau.

"Elle disait qu'on lui avait coupé sa cuisine en deux, que sa baie vitrée était en carton, elle voyait des bêtes au plafond… Quand elle est partie aux urgences, on s'est dit qu'on ne la reverrait plus", détaille une voisine, appelée à témoigner.

Présence d'atropine

Malgré les différents examens passés à l’hôpital, les médecins ne trouvent pas la raison de ces symptômes.

"Ils m'ont passée à l'IRM, au scanner, rien. Ils ont fini par parler d'accident vasculaire cérébral. Mais quand on a un AVC, on est plutôt paf. Moi, j'avais des crises de delirium!", se remémore-t-elle.

Une situation préoccupante, d'autant plus qu’elle se répète à deux reprises. quelques jours plus tard, Olivier Cappelaere rend de nouveau visite à Suzanne et la vieille dame tombe une nouvelle fois dans le coma, frôlant la mort. Le 7 avril 2019, Le Parisien souligne que la victime est de encore victime d’un malaise, après l'ingestion d'un verre d'eau.

Cette fois-ci, un ami à elle est victime des mêmes symptômes. L’hôpital avertit du même coup la police qui découvre que l’eau était en réalité empoisonnée à l'atropine, une molécule, une substance retrouvée au domicile de Cappelaere. Le suspect explique qu’il ne s’agissait que d’une substance vétérinaire pour soigner son chien. Pourtant, il reconnaît finalement s’être introduit chez la vieille dame.

Perte de goût 

Le suspect, qui a toujours nié les faits, a tout de même reconnu avoir utilisé le produit à une seule reprise, "pour la rendre malade." 

En plus des malaises à répétition, l'ingestion répétée de l'atropine a laissé de lourdes séquelles chez Suzanne Bailly, dont une perte de goût. 

"C'est un monstre, on ne peut pas dire autrement! [...] Je ne sens plus rien. Et puis, je fais la brave, hein, mais des fois j'y repense! Tant pis, je vis, je m'en accommode", conclut-elle. 
Hugo Septier