Appel du parquet de la décision d'enquête sur le dossier Karachi

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a annoncé jeudi qu'il faisait appel de la décision d'un juge d'instruction d'ouvrir une enquête pour corruption concernant un marché d'armement au Pakistan en 1994.

Cette décision suspend la possibilité pour le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke de procéder à des investigations dans ce dossier où le nom de Nicolas Sarkozy a été mentionné dans un rapport de la police luxembourgeois.

"Le cadre d'une information ouverte sur le fondement d'une telle plainte n'est pas manifestement pas approprié, en droit, pour investiguer sur des faits d'abus de biens sociaux au préjudice de la DCN-I et de corruption dans des conditions juridiques solides", écrit le procureur de la République dans un communiqué.

Le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke a jugé recevable, contre l'avis du procureur qui jugeait ces faits prescrits, une plainte pour "corruption et abus de biens sociaux" concernant un éventuel retour en France d'une partie de commissions destinées à des officiels pakistanais.

L'argent du contrat pakistanais pourrait être revenu pour partie en France afin de financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, selon les éléments d'une enquête préliminaire de police menée depuis l'été.

Le nom du porte-parole de cette campagne, Nicolas Sarkozy, ministre du Budget du gouvernement Balladur en 1993-1995, figure dans des documents saisis par des policiers luxembourgeois lors d'une enquête au Grand-Duché avant l'été.

Thierry Lévêque et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse