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Police-Justice

Anti-radars : l'explosif connu des terroristes

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L’explosion accidentelle de Clichy-La-Garenne a sûrement permis de démanteler le FNAR et de faire connaitre un explosif très utilisé.

Frédéric Rabillier se trouve toujours entre la vie et la mort ce matin. Ce postier de 29 ans serait l'un ou LE membre du FNAR, le Front Nationaliste Anti-Radars. La nuit dernière des explosifs qu'il manipulait l'ont très gravement blessé, lui arrachant les mains, à son domicile de Clichy-La-Garenne (Hauts-de-Seine).

Pour rappel, dix destructions de radars automatiques ces derniers mois en Ile de France ont été revendiquées par le Fnar, qui, dans deux courriers adressés en septembre et octobre au ministère de l'Intérieur et à l'hebdomadaire Paris-Match avait réclamé à l'Etat une rançon de quatre millions d'euros.

L'enquête n'en est qu'à ses débuts mais le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin a répété que l'homme pouvait bien être l'unique membre du FNAR. Son voisin et ami a été entendu en tant que proche du suspect et non en tant que complice. Frédéric Rabillier est décrit comme un homme solitaire, qui n'avait pas beaucoup d'amis.

L'homme manipulait vraisemblablement du TATP. Un explosif obtenu grâce à des produits vendus dans le commerce, et donc pas vraiment compliqué à fabriquer.

Qu'est-ce que le TATP ?

Le TATP est un explosif obtenu d'un mélange de différents produits, que l'on peut trouver dans le commerce comme le décolorant pour cheveux par exemple. Mélangé selon les bonnes proportions, dont les modes d'emploi circulent sur Internet, il devient un puissant explosif. Pas besoin d'être un apprenti chimiste pour le fabriquer, mais ce produit est très instable et tue ou blesse gravement chaque année des adolescents et des adultes qui ont tenté l'expérience, comme Frédéric Rabiller la nuit dernière. Mais il est également utilisé dans des attentats bien plus dramatiques que ceux perpétrés sur les radars : à Casablanca en 2003, 45 morts, une centaine de blessés. A Londres en 2005, première vague d'attentats, bilan 56 morts, 700 blessés. Le TATP est bel et bien une arme redoutable.

Jean-Yves Siffointe, responsable du service déminage à la direction de la défense et de la sécurité civile, explique que le TATP est un produit courant dans les milieux terroristes : « On en avait énormément parlé lorsque Richard Reid en décembre 2001 avait essayé de faire "démarrer" une chaussure explosive sur un vol Paris-Miami. Beaucoup d'attentats au Moyen-Orient ont été commis avec ce type de produits, comme à Casablanca, mais aussi à Londres en 2005. C'est quelque chose de très très connu dans les milieux terroristes, qui pose d'énormes difficultés aux services de déminage puisqu'une intervention sur du TATP est toujours délicate ».

La rédaction et Fabien Crombé