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Police-Justice

Angoulême: ce que l'on sait des accusations de violences et d'injures racistes visant deux policiers

Un homme accusé d'agression sexuelle sur une passagère d'un TGV a été placé en garde à vue le 25 janvier au commissariat d'Angoulême (Charente). Des images de la caméra piéton d'un des agents montrent alors un policier lui porter un coup et un autre lui lancer une insulte raciste.

Une enquête judiciaire a été ouverte à l'encontre de deux policiers du commissariat d'Angoulême, soupçonnés de violences et d'injure raciste lors d'une garde à vue fin janvier, a appris BFMTV auprès du parquet, confirmant des informations de la Charente Libre.

• Une mise en garde à vue

Le 25 janvier dernier, deux policiers du commissariat d'Angoulême entrent dans ces locaux avec un homme pour son placement en garde à vue.

Ce dernier, alors en état d'ivresse, a été interpellé car il est suspecté d'avoir commis une agression sexuelle sur une passagère d'un TGV qui reliait Lille à Bordeaux avec deux autres hommes.

• Violences et propos racistes

Selon une source proche de l'enquête à BFMTV, une vidéo montre un policier porter un coup à l'homme en garde à vue et concomitamment un autre policier tenir ces propos:

"Bien sûr qu'on va te frapper, nous on aime pas les bougnoules, c’est pas notre faute."

La scène a été captée en vidéo par la "caméra-piéton" de l'un des policiers, a confirmé la procureure. Selon la Charente Libre, la caméra a été déclenchée "involontairement" par le fonctionnaire de police.

• Enquêtes ouvertes

C'est le directeur départemental de la police nationale, Jean-Luc Taltavull qui a adressé un signalement au procureur de la République d'Angoulème, ayant appris que ces deux policiers de voie publique "étaient susceptibles de s'être livrés à des violences illégitimes (coup) doublées de propos racistes au préjudice d'un tiers".

Une enquête judiciaire a également été ouverte et confiée à l'l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, qui est ainsi chargée d'enquêter sur ces faits.

En parallèle, la police nationale a annoncé avoir réaffecté à "des tâches administratives" sans lien avec le public les deux policiers et ils ont été désarmés. "Une enquête administrative a été ouverte et ils vont être suspendus", a-t-elle écrit sur son compte X (ex-Twitter).

Au micro de BFMTV, Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale, explique que "l'enquête permettra de déterminer les sanctions". Selon nos informations, pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée.

• Pas de "racisme systémique"

Sonia Fibleuil assure que la police nationale condamne "avec une grande fermeté tout propos de nature raciste pour les policiers et pour la société généralement".

"Nous avons toujours des progrès à faire, mais il n'y a pas de racisme systémique dans la police nationale" ajoute-t-elle.

"Nous sommes extrêmement vigilants sur ce type de propos, ils sont systématiquement sanctionnés dès qu’ils sont remontés", poursuit la porte-parole, affirmant que la police doit être "exemplaire" "car nous faisons appliquer les lois".

Mélanie Vecchio et Salomé Robles