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Police-Justice

Anesthésiste soupçonné d'empoisonnement: les victimes "profondément choquées" par sa remise en liberté

Les victimes de l'anesthésiste du Doubs soupçonné d'empoisonnement ont exprimé leur colère contre sa remise en liberté, lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi.

L'association des victimes de l'anesthésiste soupçonné d'avoir empoisonné 24 personnes - dont 9 sont mortes - à Besançon (Doubs) a pris la parole ce vendredi après-midi pour dénoncer la remise en liberté du docteur Frédéric Péchier.

L'anesthésiste de 47 ans a été laissé libre sous contrôle judiciaire ce vendredi, à la suite de sa garde à vue. Lors d'une conférence de presse organisée à Besançon, les victimes présumées ont dénoncé une "injustice" et ont confié avoir "envie de demander des comptes à la justice".

"Nous sommes profondément choqués de cette décision. Compte tenu des charges qui pèsent aujourd'hui contre lui, il est inconcevable qu'il reste libre", a déclaré Sandra Simard, porte-parole de l'association. 

Déjà sous contrôle judiciaire depuis 2017

Sandra Simard fait partie des sept premiers cas d'empoisonnement pour lesquels le Docteur Péchier a été mis en examen en mars 2017. Deux patients sont décédés. A l'époque, l'anesthésiste avait déjà été laissé libre sous contrôle judiciaire. Elle a rappelé à l'occasion de cette conférence de presse: "cela fait deux ans que nous attendons, nous avons été patients. Deux années faites de rebondissements, d'attentes, de nouveaux éléments, durant lesquelles nous avons dû revivre nos traumatismes. Tout ça pour aujourd'hui apprendre qu'après l'ajout de 17 nouveaux cas, soit au total 24, M. Péchier reste libre ... ", a-t-elle poursuivi.

"Certains ont perdu des proches, d'autres vivent chaque jour avec leurs séquelles, et pour toutes ces personnes il est impossible de faire abstraction de ce qui est arrivé, pendant que le mis en cause lui est libre", a encore indiqué la porte-parole de l'association. 

Le parquet va faire appel

Pour les victimes, "qui vivent depuis deux ans un véritable ascenseur émotionnel", le maintien en liberté "est assez incompréhensible", avait déclaré un peu plus tôt Me Frédéric Berna, l'avocat de parties civiles qui avait dit "espérer" un appel.

Le procureur de la République de Besançon a fait savoir que le parquet ferait "bien évidemment" faire appel de cette remise en liberté. Il sera examiné "dans un délai de 15 jours", a-t-il précisé.

Jeanne Bulant