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Police-Justice

Ancienne syndicaliste et "policière à la carrière remarquable": Céline Berthon, première femme à la tête de la DGSI

Céline Berthon le 22 juin 2016 à Paris

Céline Berthon le 22 juin 2016 à Paris - MATTHIEU ALEXANDRE © 2019 AFP

Depuis avril dernier, Céline Berthon était numéro deux de la direction générale de la police nationale (DGPN).

"Brillante, loyale, droite et intellectuellement remarquable", Céline Berthon, 47 ans, dont les "qualités" et des "compétences reconnues par tout le monde", selon ses collègues, a été nommée directrice générale de la sécurité intérieure (DGSI), ce mercredi 20 décembre. Une décennie après la création de ce service, elle devient la première femme à en prendre la direction.

"Policière à la carrière remarquable", elle "aura à diriger une des administrations les plus sensibles de notre pays", a écrit sur X le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Une "vision de ce que doit être la police"

Depuis avril dernier, Céline Berthon était numéro deux de la direction générale de la police nationale (DGPN). Elle était pressentie pour prendre la suite de Frédéric Veaux, dont le mandat doit prendre fin en septembre 2024, après les JO.

"Je lui avais demandé de me rejoindre lorsque j'avais pris mes fonctions en 2020", dit à l'AFP Frédéric Veaux. "Je la connaissais pour ses compétences, sa connaissance du terrain, du réseau".

Ses "qualités et compétences sont reconnues par tout le monde", ajoute Frédéric Veaux. "Elle sait fédérer les équipes autour d'elle". "C'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'estime et de confiance", dit-il encore.

En 2021, c'était déjà la première femme à être nommée directrice de cabinet du DGPN, puis, la même année, la première femme nommée à la tête de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP), à un moment où la place Beauvau cherche à féminiser ses postes de direction.

Elle est "brillante, loyale, droite et intellectuellement remarquable", dit d'elle un de ses proches collègues policiers. Elle a une "vision de ce que doit être la police, y compris dans ce qu'elle doit à la population", ajoute-t-il.

Fille d'un policier dans le renseignement et d'une agente administrative dans le privé, Céline Berthon grandit en région parisienne. À la sortie de l'école des commissaires en 2000, elle commence sa carrière dans la sécurité publique, dans les Yvelines, en assurant la direction de plusieurs commissariats.

"Directe et franche ", mais "sans jamais briser le dialogue"

Elle rejoint en 2005 l'état-major de la DCSP, qui chapeaute l'ensemble des commissariats de France. Elle travaille ensuite deux ans à la sous-direction de l'information générale (SDIG, ex-Renseignements territoriaux), où elle est chargée du "suivi de la vie économique et sociale et de ses conséquences en termes d'ordre public", selon le ministère.

Nommée à la tête du puissant syndicat des commissaires (SCPN) en 2014, "elle a su être pugnace quand il le fallait", selon son proche collègue.

"Elle est directe et franche", mais "sans jamais briser le dialogue", complète Grégory Joron, chef du syndicat Unité Police-FO. "On a eu des points de divergences et même si on n'obtenait pas toujours ce qu'on voulait, elle était quand même à l'écoute, notamment lorsqu'elle était au cabinet du DGPN", ajoute-t-il.

En 2018, l'actuel préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, à l'époque directeur de la DGSI, la fait venir aux renseignements intérieurs. Elle prend un poste d'adjointe, à la sous-direction de la lutte contre le terrorisme.

"Je lui avais confié l'explication aux cadres de la maison de la réforme" de la DGSI, désignée chef de file de la lutte antiterroriste. "Elle m'avait aidé à convaincre", raconte à l'AFP le préfet Nuñez. "Elle allie de grandes qualités humaines à de grandes qualités professionnelles", poursuit-il. Elle a également travaillé sous la direction de Nicolas Lerner, son prédécesseur, nommé mercredi à la tête de la DGSE.

Manon Aublanc avec AFP