BFMTV
Police-Justice

"Al-Normandy", jugé pour cyber-jihadisme

Al-Normandy risque cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Al-Normandy risque cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende. - -

Romain L., alias Al-Normandy, a reconnu son implication comme administrateur du site jihadiste Ansar Al-Haqq, site de référence de la mouvance islamiste radicale.

Son vrai nom est Romain L. Mais il se fait appeler Abou Siyad Al-Normandy sur internet. Ce jeune islamiste, animateur d'un site jihadiste français a comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour apologie et provocation au terrorisme.

Romain L., musulman converti de 27 ans, avait été arrêté le 17 septembre dernier par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans le Calvados, où il réside. Son incarcération avait été une première depuis une loi de décembre 2012, adoptée après l'affaire Merah, qui permet de placer en détention provisoire une personne mise en examen pour apologie d'actes de terrorisme ou provocation au terrorisme.

Ce délit est passible de cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende lorsque la provocation n'est pas suivie d'effets.

Un site islamiste radical et deux revues d'Al-Qaïda

L'homme a reconnu son implication comme administrateur du site jihadiste Ansar Al-Haqq, site de référence de la mouvance islamiste radicale.

Il est également poursuivi pour avoir fait traduire et diffusé deux éditions de la revue Inspire, lancée en 2010 par Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) et qui exhorte au jihad.

Cette revue est publiée périodiquement, en anglais, depuis le Yémen. Entièrement en couleurs, elle a été rédigée par un Américain d'origine pakistanaise, Samir Khan, et l'influent imam américain d'origine yéménite Anwar Al-Awlaqi en était un fréquent contributeur. Tous deux ont été tués par des tirs de drone américain au Yémen.

Il ne pensait pas être hors la loi

"Je regrette (...) J'assumerai ma responsabilité", avait déclaré Romain L. le 14 février devant le tribunal, à l'occasion d'une audience où il avait, en vain, demandé sa remise en liberté.

Cheveux noirs tirés en arrière, longue barbe, il avait parlé d'"erreur" et de "négligence". "Je ne pensais pas être hors la loi ou inciter les gens à faire du mal", avait-il ajouté, demandant à retrouver sa famille et à "reprendre une vie tranquille".

"Il est le seul détenu en France aujourd'hui" pour de tels faits, avait déploré son avocat, Thomas Klotz.

A. D. avec AFP