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Police-Justice

Agressions au CHU de Grenoble: un témoin raconte

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Le personnel du CHU de Grenoble dénonce des violences « quasi-quotidiennes » dans les hôpitaux, après l'agression dimanche de médecins par une demi-douzaine de personnes. Un psychiatre a été passé à tabac par ces individus mécontents qu'on ait donné une chambre sans fenêtre à une proche.

L’émotion n’est pas retombée au CHU (Centre hospitalier universitaire) de Grenoble, après l’agression violente de plusieurs membres du personnel dimanche par une demi-douzaine de personnes mécontentes qu'une de leurs proches ait été hospitalisée dans une chambre sans fenêtres. Hospitalisée pour troubles psychiatriques, la patiente en question avait exigé d'avoir une chambre seule. Au moment de son transfert, il n'y avait qu'une chambre sans fenêtre. C'est ce motif-là qui a déclenché toute l'agressivité de ses proches.

« Il disait ''sauvez-moi, sauvez-moi !'' »

Les malfaiteurs ont alors fait irruption dans le bureau du médecin psychiatre et lui ont porté des coups. Alors que l'un d'eux tentait d'abattre une chaise sur la tête du médecin, déjà au sol, trois brancardiers aidés de vigiles sont arrivés sur les lieux. Ils ont réussi à maitriser et repousser les agresseurs. Jean-Jacques Banihachemi, médecin au CHU, raconte : « Le psychiatre était dans son bureau. Et brutalement, 5 individus y sont entrés pour l'agresser très violemment. Le médecin avait la chemise complètement arraché. Il disait "sauvez-moi, sauvez-moi". Il s'est réfugié au sein même du service des urgences. Il a eu la peur de sa vie ».

« La violence est quasi-quotidienne »

Inhabituelle par l’ampleur des violences, cette agression n’est pas la première. « On en est à 3 médecins de l'hôpital agressés ces derniers temps, explique Marc-Herbert Guillon, responsable CGT au CHU de Grenoble. La violence est de plus en plus fréquente et quasi-quotidienne dans les hôpitaux. Il y a des violences physiques qui arrivent maintenant trop souvent. Pour nous protéger, nous n’avons que des personnels de sociétés de sécurités privées qui n'ont pas la possibilité d’intervenir réellement ».

La Rédaction avec Pierre Lorenzo