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Police-Justice

Affaire Fiona: les parents de la petite fille renvoyés devant les assises

Cécile Bourgeon a avoué avoir enterré le corps de sa fille dans une forêt.

Cécile Bourgeon a avoué avoir enterré le corps de sa fille dans une forêt. - Thierry Zoccolan - AFP

Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, et son compagnon Berkane Makhlouf, seront jugés devant une cour d'assises pour la disparition de la fillette de 5 ans en mai 2013. Les deux accusés ont avoué avoir enterré son corps, qui n'a jamais été retrouvé.

Ils seront jugés pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant, ou par personne ayant autorité et en réunion. Cécile Bourgeon et son compagnon Berkane Makhlouf comparaîtront devant un cour d'assises pour la disparition de Fiona, 5 ans. Ils avaient avoué avoir enterré le corps de la petite fille mais n'avaient jamais indiqué l'endroit.

Dans une ordonnance signée le 22 octobre, qu'ont pu consulter Le Parisien et La Montagne, la juge d'instruction en charge de ce dossier a décidé du renvoi devant la cour d'assises de la mère et du beau-père de Fiona. Accusés de "coups mortels aggravés", ils encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. 

Un "souffre-douleur"

Selon la magistrate du tribunal de Clermont-Ferrand, Fiona serait décédée sous les coups que lui ont infligé ses parents et ce tout au long d'un processus "macabre" auquel auraient participé Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. "Fiona a été victime non pas d’un fait isolé, mais d’un enchaînement de violences", note la juge.

Dans l'ordonnance, la juge précise que les violences qu'a subi la petite fille le 11 mai 2013 aurait été l'étape finale de cette situation violente qui s'était imposée dans ce foyer. Elle serait devenue le "souffre-douleur" du couple, toxicomane, décrit comme pathologique.

Dès vendredi, les avocats de Cécile Bourgeon ont fait appel de cette mise en accusation qu'ils considèrent à charge contre leur cliente, note le quotidien régionale et regrette que la magistrate n'est fait état que des éléments "à charge" contre la mère de Fiona. "Aucun élément ne laisse penser que Cécile Bourgeon a une responsabilité dans ce décès", insistent-ils.

Soirée arrosée

Le 12 mai 2013, Cécile Bourgeon signalait la disparition de Fiona dans un parc de Clermont-Ferrand. Pendant quatre mois, et autant de recherches, la mère avait menti parlant d'enlèvement. En septembre, elle avait fini par avouer devant les enquêteurs qu'elle avait enterré la fillette, nue, dans une forêt. Selon ses dires, Fiona avait été frappée à mort par son compagnon après une soirée arrosée. 

Pendant plusieurs jours, "elle avait un important hématome sur la partie gauche de la tête au niveau de la tempe", précisait Pierre Sennès, le procureur de la République de Clermont-Ferrand au mois d'octobre 2013. Sur l'origine de cet hématome, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se rejettent la faute.

Pour le beau-père, Fiona avait été retrouvée morte un matin après avoir reçu une fessée et une gifle la veille de son décès. Selon l'ordonnance de mise en accusation, des coups auraient été à nouveau portés sur la fillette le 11 mai, peu de temps avant sa mort, à la fois par Berkane Makhlouf puis Cécile Bourgeon. Les deux accusés ont été mis en examen pour "coups mortels" aggravés.

J.C.