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Police-Justice

Affaire Fillon: la procureure générale de Paris réfute toute "pression" sur le PNF

Catherine Champrenault - Image d'illustration

Catherine Champrenault - Image d'illustration - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Dans un communiqué du parquet général de Paris, elle a déploré "que ce qui relève du fonctionnement interne et habituel du ministère public puisse être présenté comme des pressions."

Quelques minutes après que l'ex-procureure nationale, Eliane Houlette, a assuré n'avoir subi aucune "pression du pouvoir exécutif" dans l'affaire Fillon, Catherine Champrenault, procureure générale de Paris, a également pris la parole. A son tour, cette dernière a réfuté vendredi toute "pression de quelque nature que ce soit" dans ce dossier.

En outre, elle "déplore que ce qui relève du fonctionnement interne et habituel du ministère public puisse être présenté comme des pressions de quelque nature que ce soit sur la conduite judiciaire du dossier", affirme un communiqué du parquet général de Paris, après des propos de sa consœur évoquant des "pressions" de sa hiérarchie, d'ordre "procédural."

"A la suite des divers commentaires relatifs au traitement de l'affaire" Fillon, la procureure générale "rappelle que son action s'est toujours inscrite dans l'exercice de ses prérogatives légales de veiller à l'application de la loi et au bon fonctionnement des parquets placés sous son autorité", poursuit le communiqué.

"Contrôle très étroit"

Pour le parquet général, "il convient de rappeler que début février 2017, la compétence du parquet national financier a fait l'objet d'une contestation de la part des avocats des époux Fillon, eu égard notamment à la qualification de détournement de fonds publics retenue."

"C'est dans ce contexte de difficulté procédurale portant sur une question d'ordre public, que la procureure générale a organisé une réunion de travail le 15 février 2017, entre les magistrats du parquet général et ceux du parquet national financier", justifie-t-il.
"A la suite de cet échange, elle a préconisé par courrier du 17 février 2017, l'ouverture d'une information judiciaire, comme étant de nature à permettre le développement d'un débat contradictoire et à préserver la sécurité juridique des actes réalisés jusqu'alors dans le cadre de l'enquête préliminaire conduite par le parquet national financier", détaille le communiqué, réaffirmant que cette démarche est "conforme" à la loi.

Entendue le 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Éliane Houlette - partie à la retraite fin juin 2019 - s'était émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations.

Vif émoi et des accusations

Ces déclarations ont depuis suscité un vif émoi et des accusations dans le camp de François Fillon (Les Républicains) mais aussi de la part de Marine Le Pen (Rassemblement national) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).

Dans une déclaration à l'AFP transmise vendredi après-midi par son avocat Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, Eliane Houlette a "regretté" que ses propos aient été "déformés ou mal compris".

Cette dernière "tient à ce qu'il soit bien compris que M. Fillon n'a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif", selon cette déclaration.

L'enquête visant les époux Fillon, lancée en pleine campagne présidentielle, avait empoisonné la candidature de François Fillon et conduit au printemps 2020 à son procès en correctionnelle aux côtés notamment de son épouse Penelope. Le jugement est attendu le 29 juin.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV