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Police-Justice

Affaire Claude Lévêque: une tribune appelle à respecter la présomption d'innocence de l'artiste

Le plasticien Claude Lévêque. (Photo d'illustration)

Le plasticien Claude Lévêque. (Photo d'illustration) - Lionel Bonaventure

Le plasticien Claude Lévêque, star de l'art contemporain français, est visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

Une tribune signée par des acteurs du monde de la culture a appelé à s'opposer à la condamnation "médiatique" du plasticien Claude Lévêque, star de l'art contemporain français visé par une plainte pour viols sur mineurs, en rappelant le principe de la présomption d'innocence.

"Face à la campagne médiatique dont Claude Lévêque est l'objet avant que les conclusions de l'enquête ouverte ne soient rendues, et qui entraîne le décrochage de ses oeuvres, les signataires entendent réaffirmer un principe fondamental de notre droit", affirme cette tribune publiée sur le site de la revue Art Press.

Claude Lévêque, 67 ans, est visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ouverte à la suite d'accusations d'un sculpteur de 51 ans qui dit en avoir été victime avec ses deux frères.

Des "rumeurs" et des "accusations sans fondement"

La tribune invite à s'opposer à une "condamnation expéditive, à base de vérités infléchies, de rumeurs, de fake news, d'accusations sans fondement, de mensonges".

"Les décisions arbitraires de certaines collectivités territoriales de décrocher ou d'éteindre les oeuvres de Claude Lévêque sont des négations graves du principe fondamental de la présomption d'innocence et des atteintes manifestes au droit moral de l'auteur", déclarent les signataires.

La ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a décidé d'éteindre une installation lumineuse monumentale qui s'articule autour d'un château d'eau. Le conseil régional des Pays de la Loire a également annoncé le retrait - provisoire - d'une autre installation de l'artiste figurant dans l'exposition permanente de l'Abbaye royale de Fontevraud (Maine-et-Loire). La question se pose aussi à propos d'un tapis réalisé par Claude Lévêque qui orne un bureau de l'Elysée.

"Sans justice, nous pouvons tous être balayés par des accusations efficacement relayées par la presse et les réseaux sociaux", préviennent les 65 signataires, parmi lesquels figurent Catherine Millet, directrice de la rédaction d'Art Press, François Barré, ancien président du Centre Pompidou et plusieurs artistes, écrivains, historiens d'art, conservateurs, réalisateurs, éditeurs et architectes.

S.B.-E. avec AFP