BFMTV
Police-Justice

Affaire bettencourt: la pression s'accentue sur eric woerth

Les appels à la clarification et à la transparence se sont multipliés samedi à l'adresse d'Eric Woerth après dix jours émaillés de révélations et de rebondissements dans l'affaire Bettencourt. Sans appeler à la démission du ministre du Travail, le PS esti

Les appels à la clarification et à la transparence se sont multipliés samedi à l'adresse d'Eric Woerth après dix jours émaillés de révélations et de rebondissements dans l'affaire Bettencourt. Sans appeler à la démission du ministre du Travail, le PS esti - -

PARIS (Reuters) - Les appels à la clarification et à la transparence se sont multipliés samedi à l'adresse d'Eric Woerth après dix jours émaillés...

PARIS (Reuters) - Les appels à la clarification et à la transparence se sont multipliés samedi à l'adresse d'Eric Woerth après dix jours émaillés de révélations et de rebondissements dans l'affaire Bettencourt.

Le ministre du Travail et son épouse, Florence, sont au c?ur d'une tempête médiatico-politique en raison des liens qu'ils entretiendraient avec l'entourage de la femme la plus riche de France, héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal.

"Depuis une semaine maintenant, on voit se succéder des affirmations et des contre-affirmations, ce qui hier était totalement inconnu du ministre se révèle aujourd'hui parfaitement connu (...) Franchement, on est là dans une situation qui est très préoccupante", a jugé la députée socialiste Marisol Touraine sur France Info.

Sans appeler à la démission d'Eric Woerth, le PS estime que la crise politique le fragilise en pleine réforme des retraites.

"Il appartient au président, au Premier ministre et à Eric Woerth de savoir s'il peut mener une réforme dure", dit Pierre Moscovici dans le Journal du dimanche.

Vendredi, au lendemain d'une journée de forte mobilisation contre la réforme des retraites, François Fillon a redit sa "totale confiance" à Eric Woerth, jugeant "manifestement" inexactes les accusations dont fait l'objet l'ancien ministre du Budget.

"J'ai un peu l'impression d'être l'objet d'une chasse à l'homme", déclare Eric Woerth dans le JDD, démentant une fois de plus avoir eu connaissance de la situation fiscale de Liliane Bettencourt, qui a confirmé avoir près de 78 millions d'euros placés en Suisse.

Son épouse travaillait sous les ordres du gestionnaire de la fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, au sein de la société Clymène chargée de gérer une partie des actifs de Liliane Bettencourt, ce qui alimente depuis le 16 juin les accusations de conflit d'intérêt. Florence Woerth a annoncé qu'elle allait démissionner.

La tourmente s'est amplifiée vendredi, avec une cascade de communiqués.

Soupçonné par l'hebdomadaire Marianne d'avoir étouffé le volet fiscal de l'affaire Bettencourt, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a indiqué avoir alerté le fisc dès janvier 2009, date à laquelle Eric Woerth était à Bercy et donc chargé de la lutte contre la fraude fiscale.

Mais, selon l'entourage du ministre, il s'agissait de la situation fiscale de François-Marie Banier, le protégé de Liliane Bettencourt, qui doit comparaître la semaine prochaine pour "abus de faiblesse" devant le tribunal de Nanterre.

Eric Woerth a répliqué en annonçant avoir lui-même demandé un contrôle fiscal du photographe et en réclamant l'intervention de "tiers extérieurs" pour prouver qu'il n'avait pas entravé de procédure concernant Liliane Bettencourt.

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, le socialiste Jérôme Cahuzac, a fait savoir samedi qu'il était prêt à procéder à une enquête tout en précisant qu'il serait tenu au secret fiscal.

"Il ne s'agit pas, comme le souhaite Eric Woerth, de savoir s'il a empêché une enquête fiscale sur Mme Bettencourt, mais de savoir pourquoi il n'en a pas déclenché une après les informations transmises par le parquet", souligne Pierre Moscovici dans le JDD.

Pour le dirigeant du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, "Eric Woerth est contraint de clarifier rapidement les choses, c'est entrain de tourner à l'affaire d'Etat".

Les critiques ne viennent pas seulement des rangs de l'opposition.

Alain Madelin, ancien ministre des Finances, a estimé en début de semaine que le conflit d'intérêt était constitué dans l'affaire Woerth.

"S'il n'y a pas une clarification très rapide par le Premier ministre, le gouvernement perdra toute crédibilité", estime pour sa part le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

Laure Bretton