Adolescentes radicalisées: "Rentre à la maison, Louisa, on t'aime"

Les mères de Louisa Bounechada, 16 ans, et Israé Abou Serie Mohamed, 15 ans, ont poussé toutes deux un cri déchirant, ce dimanche, au lendemain de l'appel à témoins lancé par la gendarmerie. Leurs deux filles, présentées comme "radicalisées" par les gendarmes, ont réalisé une fugue jugée inquiétante.

MISE A JOUR - Louisa a regagné son domicile, en Haute-Savoie, ce dimanche après-midi, a annoncé la soeur de l'adolescente à BFMTV. En revanche, son amie Israé, 15 ans, est toujours en fuite. 

"Louisa, rentre à la maison, personne ne te fera rien. Tu nous manques, on t'aime Louisa". C'est l'appel déchirant d'une mère désespérée à sa fille. Louisa Bounechada, 16 ans, s'est volatilisée vendredi, en compagnie d'Israé Abou Serie Mohamed, 15 ans. Ces deux lycéennes domiciliées en Haute-Savoie sont présentées comme "radicalisées" par les gendarmes, qui estiment qu'elles sont "susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens et d'utiliser de fausses identités" pour se rendre en Syrie, rejoindre les rangs de Daesh. 

"Louisa, si tu nous entends, va dans la première gendarmerie, dans le premier poste de police que tu trouves et rentre à la maison", a supplié sa mère ce dimanche. "On t'aime, tu nous manques Louisa", a-t-elle martelé.

Les deux mineures, scolarisées à Seynod, dans la périphérie d'Annecy, sont activement recherchées par les gendarmes, qui ont lancé un appel à témoins samedi. Israé fait l'objet d'une interdiction de sortie de territoire depuis deux ans, ce qui n'est le cas de Louisa que depuis samedi.

"Ma fille n'a rien à voir là-dedans", affirme la mère de Louisa. "Elle ne fait partie d'aucun réseau".

"Ce n'est pas la première fois", déplore la mère d'Israé

La mère de son amie Israé, elle, n'a pas caché son inquiétude: 

"Ce n'est pas la première fois que ma fille tente de partir", a confié Nadia au Parisien. "Il y a deux ans, j'ai déjà pu la récupérer et la sauver in extremis. Je l'ai rattrapée à la gare. Elle voulait partir en Syrie".

Nadia avait alors appelé le numéro vert Stop Jihadisme et Israé avait suivi une procédure de "déradicalisation" avec le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI). "On a l'impression que ça recommence!", se lamente la mère en évoquant des propos de sa fille sur "la mécréance", en dépit d'une éducation "laïque".

En fugue depuis vendredi

Selon le parquet d'Annecy, elles auraient été aperçues pour la dernière fois le vendredi 4 mars vers 13 heures, quittant le lycée des Carillons de Seynod, où elles sont scolarisées. Les gendarmes ont été avisés de cette fugue vendredi vers 19h30, des camarades de classe s'étant inquiétés de l'absence des deux jeunes filles. Ils ont prévenu leur entourage après avoir tenté de les retrouver dans la gare de Chambéry, d'où elles auraient pris la fuite. 

Le parquet d'Annecy soupçonne les deux mineures "d'être parties ou de vouloir partir en Syrie" et évoque leur "projet de prendre un train pour Paris depuis Chambéry". Selon la même source, Israé était "déjà suivie pour radicalisation" et "avait été placée en foyer", avec "interdiction de sortie du territoire". Pareille mesure a été délivrée samedi pour Louisa.

L'ensemble des services d'enquête, dont la police aux frontières, a été informé de cette fugue, avec diffusion des portraits des deux lycéennes: 

Louisa Bounechada, 16 ans, née en 1999 à Annecy, est une adolescente d'1,70 mètre et de corpulence mince. Elle a les yeux et les cheveux noirs, détaille l'appel des gendarmes. Sa camarade, d'Israé Abou Serie Mohamed, 15 ans, est née en 2000 à Annemasse et mesure 1,76 mètre. Elle a les cheveux châtain clair, les yeux marron, et un appareil dentaire. Si vous les apercevez, composez immédiatement le 04.50.24.52.40

C. P.