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Police-Justice

Adolescent tué par balle à Toulouse: trois mineurs, dont l'auteur du tir, présentés à un juge d'instruction

Un agent de la police nationale (Photo d'illustration).

Un agent de la police nationale (Photo d'illustration). - PATRICK KOVARIK

Trois personnes ont été déférées après la mort d'un jeune de 15 ans, tué par balle, dans un contexte de tentative d'extorsion sur fond de proxénétisme entre mineurs.

Cinq jours après la mort d'un jeune de 15 ans, touché par balle à la tête, samedi 6 janvier à Toulouse, trois personnes, dont l'auteur du tir, ont été déférées devant un juge d'instruction, ce mercredi, en vue de leur mise en examen, a fait savoir le parquet de Toulouse à BFMTV.com.

L'affaire se déroule dans un contexte de tentative d'extorsion sur fond de proxénétisme entre mineurs. Samedi après-midi, un jeune homme de 17 ans, se rend armé dans un appartement "servant à la prostitution", rue Saint-Renée à Toulouse, pour voler de l’argent à l’une des jeunes filles, selon le parquet.

Des appartements consacrés à la prostitution

Il se présente comme un potentiel client et entre dans le logement, avant de sortir une arme de poing. Les cris de la jeune fille alertent un individu chargé "de surveiller et de protéger la prostitution de la mineure", qui se trouve dans la pièce d'à côté, un jeune mineur de 15 ans. Le faux client tire avec son arme et atteint le jeune mineur de 15 ans à la tête.

Alertés par le coup de feu, les amis de la victime, qui se trouvent dans l'appartement du dessus où "une autre jeune fille mineure se livre également à la prostitution", descendent pour l'aider.

Ils décident d'évacuer la victime dans le quartier voisin des Izards, quartier réputé difficile, pour faire croire à la thèse du règlement de compte. La tâche est confiée à trois individus qui, une fois sur place, préviennent les secours. Transportée en urgence à l'hôpital Purpan, la victime est décédée des suites de ses blessures, dimanche 7 février dans l'après-midi.

Chargés de nettoyer les lieux

Au même moment, des voisins, alertés par une "détonation" et des "traces de sang dans la rue", préviennent la police. À leur arrivée, les policiers croisent deux individus qui sortent de l'appartement et tentent de prendre la fuite. Ils sont rapidement interpellés et placés en garde à vue.

Ils avaient été en réalité chargés de "récupérer les effets personnels de la mineure prostituée et nettoyer les traces de sang", poursuit le parquet. Lors de la perquisition, les forces de l'ordre ont découvert des vêtements "laissant supposer l'existence d'une activité à caractère sexuel" et la carte d'identité d'une jeune mineure de 16 ans, qui a fugué de la région PACA.

Les deux jeunes hommes, âgés de 16 et 17 ans, sont déjà connus des services de police pour violences, dont certaines sur les forces de l'ordre, trafic de stupéfiants, outrages, vols aggravés ou encore refus d'obtempérer.

Interpellé "à la demande de la famille"

Les forces de l'ordre font rapidement le lien entre les deux affaires et placent en garde à vue les trois individus - deux mineurs et un majeur - qui ont déplacé la victime. Ils sont également connus des services de justice pour violences aggravées, outrages, vols, recels, menaces, refus d'obtempérer ou encore détention de stupéfiants.

Dans l'après-midi, le jeune homme de 17 ans, auteur d'un coup de feu, est interpellé à son domicile familial "à la demande de la famille". Le mineur avait manifesté "son intention de se livrer à la police". Interpellée par les policiers à son retour dans l'appartement, la jeune fille mineure a été entendue par les enquêteurs.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Toulouse pour "meurtre", "tentative d'extorsion commise avec une arme", "participation à une association de malfaiteurs" et modification de l'état des lieux d'un crime ou d'un délit".

Sur les neuf personnes interpellées et placées en garde à vue, six ont été relâchés. Le tireur présumé et les deux mineurs intervenus pour nettoyer l'appartement, eux, ont été déférés, ce mercredi 10 janvier, devant un juge d'instruction. Le parquet a requis leur mise en examen et leur placement en détention provisoire.

Manon Aublanc