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Police-Justice

Acquittement requis pour un gendarme qui a tué un gitan

© Reuters/ L'Avocat général a requi, devant les assises du VAr, l'acquittement de Christophe Monchal

© Reuters/ L'Avocat général a requi, devant les assises du VAr, l'acquittement de Christophe Monchal - -

DRAGUIGNAN, Var (Reuters) - L'accusation a demandé jeudi l'acquittement d'un gendarme, Christophe Monchal, jugé aux assises du Var pour avoir tué...

DRAGUIGNAN, Var (Reuters) - L'accusation a demandé jeudi l'acquittement d'un gendarme, Christophe Monchal, jugé aux assises du Var pour avoir tué en 2008 un gitan qui tentait de s'enfuir des locaux d'une brigade.

La défense plaide aussi l'acquittement. Le verdict est attendu vendredi.

"Le gendarme Monchal a agi conformément à la loi, il ne peut pas être pénalement condamné", a dit l'avocat général Philippe Guémas dans un réquisitoire de deux heures.

Christophe Monchal était selon lui "en état d'absolue nécessité" lorsqu'il a tiré sept balles sur Joseph Guerdner, 27 ans, poursuivi pour vol à main armée et qui cherchait à s'enfuir à l'occasion d'une pause pendant sa garde à vue. Il était alors entravé.

Trois projectiles ont touché le fuyard qui s'est réfugié dans un arbre avant d'en tomber et de décéder plus tard. La loi ne permet les tirs mortels des forces de l'ordre qu'en dernière extrémité.

"Christophe Monchal n'a pas visé, il ne voulait pas tuer. Il a tiré au jugé du haut vers le bas, difficile dans ces conditions d'être précis et de viser les membres inférieurs, il voulait stopper le fuyard, c'est tout", a dit le représentant du ministère public.

L'avocat général a insisté sur la dangerosité de Guerdner, condamné à six reprises avant le drame du 23 mai 2008. Le magistrat a souligné qu'il avait dirigé sa voiture sur des policiers qui tentaient de l'interpeller et venait "pointer" à la gendarmerie pour son contrôle judiciaire avec une arme.

"Si on ne veut plus que les gendarmes utilisent leurs armes, qu'on le dise clairement et qu'on ait le courage politique de le dire", a conclu le magistrat.

Un peu plus tôt dans la matinée, Me Régine Ciccolini, avocate de la famille Guerdner, a souligné la réaction excessive, à ses yeux, du gendarme Monchal.

"Guerdner n'était pas dangereux. C'était un voleur mais il n'avait pas de sang sur les mains, il n'avait blessé ni tué personne au point qu'il faille le neutraliser coûte que coûte", a-t-elle estimé.

"C'était une évasion spontanée, sans complice, il était entravé, il ne pouvait pas aller bien loin ni prendre quiconque en otage dans une cour de caserne de gendarmerie", a-t-elle dit.

Pierre Thébault, édité par Gilles Trequesser