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Police-Justice

Accusé de viol, le policier parle d'une « faute professionnelle »

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Le policier accusé de viol par une jeune femme en garde à vue a été remis en liberté. Le parquet a fait appel.

Le parquet de Marseille a décidé de faire appel de la remise en liberté du policier accusé de viol sur une jeune femme en garde à vue dans une affaire d'escroquerie. Il est accusé de « viol par abus d'autorité », un acte jugé « inadmissible » par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.

Dans cette affaire, la gravité repose sur une question : y a-t-il eu viol ? Le policier déclare que l'acte sexuel s'est déroulé après la déposition de la jeune femme en garde à vue, donc sans aucune contrainte et de façon consentante. La jeune femme, elle, parle de contrainte psychologique. Une seule chose est confirmée par les deux parties : il n'y a eu aucune violence physique obligeant la jeune femme à se plier aux exigences de l'officier de police.

Le policier, âgé d'une quarantaine d'années, reconnaît une faute grave de sa part, c'est-à-dire une relation sexuelle avec une personne en garde à vue, mais il réfute toute notion de viol. Son avocat, maître Gérard Bismuth, est sur la même ligne de défense : « Un viol suppose soit une violence, mais dans cette affaire il n'y a pas eu de violence, soit la contrainte et il faut que cette contrainte soit irrésistible. Le seul fait de dire « j'ai fait ça parce que je pensais que le policier allait arranger mon affaire » est insuffisant. Son attitude qui a consisté à ne rien refuser de longues minutes à ce policier a laissé penser au policier qu'elle était consentante. Mon client a cédé à une pulsion, mais au moment où cet acte a été fait, il a eu le sentiment que cette jeune fille était consentante. Oui, c'est grave que de telles choses se passent dans un commissariat de police. Mon client l'affirme aussi. C'est une faute professionnelle, et elle doit être traitée comme telle. En revanche, l'accusation de viol, qui est une accusation grave, ne tient pas à mes yeux ».

Le policier risque jusqu'à 20 ans d'emprisonnement pour viol par abus d'autorité.

La rédaction et Eric Chimot