Accident du TGV Grand Est: l'erreur humaine confirmée par des experts
L'accident du TGV Grand Est, qui a fait 11 morts et 42 blessés le 14 novembre 2015, est bien imputable à une erreur humaine selon les experts. Dans un rapport consulté par Le Parisien, deux ingénieurs d'Alstom mettent en cause un déclenchement trop tardif du freinage.
Un ralentissement trop tardif
Le train avait déraillé à l'entrée d'une courbe qu'il aurait du prendre à 176 km/h. Mais la rame était lancée à 245 km/h lors de son arrivée dans le virage. Selon les experts, le freinage aurait du être déclenché trois kilomètres avant cette courbe, mais en se basant sur un test conduit la veille, le conducteur a estimé qu'il avait suffisamment de marge pour ralentir. Or, il aurait fallu commencer le freinage 2,5 km plus tôt, selon les ingénieurs.
D'après leur analyse, l'équipe a choisi de faire circuler le train à des vitesses excessives, bien loin de celles pratiquées lorsqu'un TGV entre en circulation. Les experts n'ont pas trouvé de justification à cette décision.
La vitesse et le freinage déjà mis en cause
En juillet dernier, le quotidien avait révélé que les opérateurs du train ne respectaient pas les vitesses inscrites sur le feuille de route. Un audit interne de la SNCF avait déjà mis en lumière une "vitesse trop importante", résultant d'une "séquence de freinage tarif qui aurait dû être exercé sensiblement en amont".
En octobre dernier, trois personnes ont été mises en examen pour homicides et blessures involontaires. Ces deux employés de la SNCF et un "pilote traction" salarié de Systra, ont aussi été placés sous contrôle judiciaire.