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Police-Justice

Accident de Puisseguin: le point sur l'enquête

Des images Témoins BFMTV sur le lieu du drame, le 23 octobre 2015.

Des images Témoins BFMTV sur le lieu du drame, le 23 octobre 2015. - BFMTV

Dix jours après la collision entre un camion et un autocar qui a fait 43 morts, le procureur de la République de Libourne a fait un point sur l'enquête, lundi. Il en a profité pour annoncer que les corps des victimes seraient remis aux familles à  partir de mercredi.

Les corps des 43 personnes tuées à Puisseguin (Gironde) dans la collision entre un camion et un autocar, le 23 octobre, ont été identifiés et pourront être remis aux familles à partir de mercredi, a annoncé lundi Christophe Auger, le procureur de la République de Libourne.

Les corps avaient été transférés à l'Institut médico-légal de Bordeaux, où ils ont été examinés par les légistes du CHU en vue de prélèvements, notamment d'ADN. Ces prélèvements ont été envoyés à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) au laboratoire de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), qui a été chargé de l'identification formelle des victimes.

Les corps identifiés

"Les 43 corps ont été identifiés", mais cette identification doit être officialisée par une commission d'identification préalable à la remise des dépouilles, qui se réunira mardi "pour valider les résultats obtenus par l'IRCGN", a expliqué Christophe Auger, après avoir rencontré les familles des victimes à la mairie de la ville. A l'issue des travaux de cette commission, "les corps seront réunis sur deux sites" hospitaliers de la région bordelaise "pour être remis aux familles mercredi et jeudi, voire plus si nécessaire", a-t-il précisé.

Le procureur ouvrira une information judiciaire pour "homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre" une fois la dernière dépouille des victimes remise aux proches, probablement à la fin de la semaine. Concernant l'évolution de l'enquête, une autopsie plus complète du conducteur du camion a été ordonnée et des prélèvements envoyés dans un service spécialisé à Marseille pour essayer de déterminer si le chauffeur du camion a pu être victime d'un malaise avant l'accident.

Pas de nouveaux éléments sur les causes de l'accident

Outre les experts en accidentologie et en incendie, désignés dès après l'accident, un troisième expert de la cour d'appel de Reims a été requis pour les pièces mécaniques des deux véhicules, plus particulièrement les systèmes de freinage. Un laboratoire de Lyon va pour sa part analyser la rugosité et l'adhérence de la route, a détaillé le procureur. Le concours d'un technicien de la direction générale de la prévention des risques du ministère de l'Energie a également été requis concernant "la législation applicable au réservoir additionnel de carburant" du camion accidenté, qui a provoqué l'embrasement rapide de l'autocar et du camion après avoir été transpercé par une pièce métallique.

Le Bureau enquête analyse (BEA) des transports terrestres a lancé pour sa part ses propres investigations "visant à déterminer les circonstances et les causes certaines ou possibles de l'accident et s'il y a lieu à établir des recommandations de sécurité", a annoncé le procureur. Ces experts, "pour certains déjà sur site", travaillent "pour faire ces examens techniques et scientifiques et leurs rapports seront remis progressivement, en fonction de l'évolution de leurs constats", a-t-il ajouté.

Il n'y a pour l'instant pas de nouveaux éléments concernant les causes possibles de l'accident, selon Christophe Auger. Les premiers jours d'enquête ont permis d'expliquer pourquoi l'incendie s'est déclaré et s'est si rapidement propagé aux deux véhicules accidentés, mais des questions restent toujours en suspens, notamment sur les causes initiales de la collision.

la rédaction avec AFP