BFMTV
Police-Justice

A Orléans et Montauban, 2 prêtres tardivement dénoncés pour pédophilie

Cathédrale d'Orléans.

Cathédrale d'Orléans. - Céline - flickr - CC

A Orléans, l'évêque concède qu'il aurait dû retirer "plus tôt" son ministère à un prêtre mis en examen dans une affaire de pédophilie. L'ex-évêque de Montauban confesse de son côté avoir observé un "comportement indigne d'un prêtre" dans les années 2000. Des agissements qui auraient duré des années, selon Mediapart.

L'évêque d'Orléans, Mgr Jacques Blaquart, a retiré ses derniers ministères à un prêtre de la ville, mis en examen en 2012 pour des faits de nature pédophile après un signalement de l'Eglise, a-t-il révélé lundi lors d'une conférence de presse. Les faits remonteraient à 1993 et se seraient produits à l'occasion d'un camp du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait ce prêtre en tant qu'aumônier, dans le sud-ouest de la France, a précisé l'évêque, qui a agi après avoir été contacté par une victime en 2011.

Il regrette l'absence de plainte de ses prédécesseurs

"J'ai aussitôt saisi le procureur. L'enquête est en cours et aurait mis en évidence huit ou neuf cas d'attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d'une douzaine d'années", a ajouté Mgr Blaquart. Le procès de ce prêtre, aussi aumônier auprès des Scouts d'Europe, pourrait avoir lieu l'an prochain. Selon l'évêque, il a reconnu les faits.

Les prédécesseurs de Mgr Blaquart avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris "des mesures conservatoires" contre le prêtre, aujourd'hui âgé de 65 ans, pour éviter qu'il soit seul en contact avec des jeunes, mais ils n'avaient pas porté plainte, a-t-il ajouté.

Il conçoit qu'il aurait dû écarter "plus tôt" ce prêtre

"J'aurais dû le faire plus tôt", a-t-il ajouté. Bien avant les mesures annoncées la semaine dernière par la Conférence des évêques de France, le diocèse d'Orléans, à la demande de l'évêque, a été le premier à mettre en place une cellule d'écoute pour les victimes de prêtres pédophiles.

Quatre appels ont été reçus au cours de la première année de fonctionnement, mais depuis un mois, le rythme s'est accéléré, avec 12 appels depuis mars. Quatre contacts concernent des faits anciens commis dans le Loiret par des prêtres décédés. Les autres appels concernent d'autres diocèses et les contacts ont été aussitôt transmis aux évêques concernés.

A Montauban, un ex-prêtre également mis en cause

Autre affaire rapportée par Le Figaro, l'ex-évêque de Montauban, Mgr Bernard Housset, a confessé avoir observé dans les années 2000 un "comportement indigne d'un prêtre". L'auteur de ces gestes déplacés, Jean-Marc Desperon, a maintenant quitté la robe. Il officiait dans le Tarn-et-Garonne, où il était arrivé en 1994. Sous le coup d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Montauban, son ministère lui a été retiré après la plainte d'un père de famille qui l'accuse d'avoir été un "gourou manipulateur" avec son fils.

En 1996, le prêtre arrive à Moutauban, officiellement pour "se rapprocher de son père vieillissant". Mais selon Mediapart, il aurait été "exfiltré" après des "plaintes de paroissiens et de laïcs" remontant au temps où il était curé à la Croix-Rousse, à Lyon. Une paroisse placée sous l'autorité du cardinal Philippe Barbarin, visé quant à lui par deux enquêtes.

D. N. avec AFP