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Police-Justice

A Nantes, prison avec sursis requise contre Liès Hebbadj

Deux mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre de Liès Hebbadj, jugé en son absence pour "abus de confiance" par le tribunal correctionnel de Nantes. Le jugement été mis en délibéré au 17 novembre. /Photo prise le 26 avril 2010/REUTE

Deux mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre de Liès Hebbadj, jugé en son absence pour "abus de confiance" par le tribunal correctionnel de Nantes. Le jugement été mis en délibéré au 17 novembre. /Photo prise le 26 avril 2010/REUTE - -

NANTES (Reuters) - Deux mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre de Liès Hebbadj, jugé en son absence pour "abus de...

NANTES (Reuters) - Deux mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre de Liès Hebbadj, jugé en son absence pour "abus de confiance" par le tribunal correctionnel de Nantes.

Le jugement été mis en délibéré au 17 novembre.

Le commerçant de Rezé (Loire-Atlantique), dont le nom a été associé ces derniers mois en France à des soupçons de polygamie, était jugé pour avoir réglé des frais d'avocats - remboursés depuis - avec le chéquier de la petite association qu'il présidait pour faire construire une mosquée dans sa commune.

Liès Hebbadj, qui vit avec son épouse légitime et ses trois "maîtresses", est mis en examen dans deux autres enquêtes sur une fraude aux prestations sociales et le viol d'une ex-compagne.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait menacé de le déchoir de sa nationalité française en raison de sa "polygamie", après contestation par une de ses compagnes d'une contravention de 22 euros pour avoir conduit voilée de son niqab.

Dans l'affaire jugée cette semaine, le trésorier de l'Association culturelle des musulmans de Rezé (ACMR), qui s'est constitué partie civile, a dit ne pas avoir donné son accord pour prêter 1.700 euros à Liès Hebbadj, contrairement à ce dernier a prétendu lors de sa garde à vue.

Il a réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts, estimant que l'affaire avait "discrédité" l'association.

"Il a été dit dans ce dossier que le parquet avait fait preuve d'un acharnement judiciaire anormal et exorbitant, compte tenu du faible préjudice", a déclaré le vice-procureur Ivan Auriel dans ses réquisitions. "Mais il ne s'agit pas d'acharnement, mais de prendre en compte la souffrance d'une communauté blessée dans son honneur", a-t-il ajouté.

Me Cécile de Oliveira, avocate de Liès Hebbadj, a dénoncé pour sa part le "traitement particulier" fait à son client.

"Depuis plusieurs mois, le pouvoir a revendiqué de faire de Liès Hebbadj un jouet judiciaire, pour qu'on puisse suivre le feuilleton dont il fait l'objet", a-t-elle déclaré.

"Son procès a été fixé par le parquet un mois après sa garde à vue, alors que des affaires autrement plus graves doivent attendre deux ans après la fin de l'enquête pour être jugées", a-t-elle fait remarquer.

Guillaume Frouin, édité par Gilles Trequesser