79 Roms décolleront demain pour Bucarest

Alors que les démantèlements de camps de Roms s'intensifient, des reconductions vont avoir lieu. Ce jeudi, ce sont 79 Roms qui vont être rapatriés en Roumanie.

Qui sont les expulsés ?

Il s'agit de candidats au retour volontaire, c'est-à-dire des ressortissants roumains, en situation irrégulière en France, et qui ont accepté les propositions financières de l'Etat pour rejoindre leur pays d'origine : 300 euros par adulte, 100 par enfant.
Et le gouvernement insiste : la procédure est tout à fait classique. Il y a en moyenne un vol par mois de ce type. C'est l'office français de l'immigration et de l'intégration qui gère ces retours, affrète des avions lorsque les reconduits volontaires sont trop nombreux pour être sur des vols réguliers, et vient les chercher en car à un lieu de rendez-vous pour les amener à l'aéroport. Cela n’a donc rien à voir avec les Roms dont les camps ont été démantelés récemment par les forces de l'ordre.

Une situation différente pour les Roms dont les camps ont été démantelés

Ceux-ci sont pour le moment sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français car ils ne remplissent pas les conditions nécessaires pour y rester. Après trois mois de présence, ils doivent en effet avoir un emploi, suivre des études, ou justifier de ressources suffisantes.
Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux indique que 51 camps ont été démantelés mais, selon les associations humanitaires, leurs occupants se sont juste déplacés. Car ils disposent d'un délai d'un mois pour quitter le territoire français. En attendant, ils sont libres de leurs mouvements. Passé ce délai, s'ils sont arrêtés par les forces de l'ordre, ils seront alors détenus et reconduits de force dans leur pays d'origine, dans des vols spéciaux, cette fois, où ils seront escortés par des policiers.

La majorité des Roms reconduits reviennent en France

Cependant, qu'ils soient reconduits de force ou rapatriés volontaires, la majorité de ces Roms reviennent en France : c'est le constat des associations sur le terrain.

Les organisations roumaines de défense des Roms affirment en effet qu'au moins deux tiers des reconduits reviennent très rapidement en France. En cause : une intégration sociale en Roumanie totalement défaillante. Sans travail, sans logement et sans argent dans leur pays d'origine, ils n'aspirent qu'à une chose, revenir en France où certains ont trouvé un moyen de subsistance. Et comme ils sont citoyens européens, rien ne les empêche de regagner la France. Si l'Etat français les accompagne financièrement en cas de retour volontaire, rien n'est organisé sur place pour les aider à se réinsérer.
Conscient de ces lacunes, des représentants du gouvernement français se rendront en Roumanie pour évoquer ce dossier. Le nouveau secrétaire d'Etat roumain chargé de l'insertion de cette minorité viendra quant à lui en France pour présenter sa stratégie au gouvernement le 30 août prochain.

Aurélia Manoli