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Police-Justice

40.000 à 50.000 personnes disparaissent en France chaque année

Un avis de recherche placardé par des proches d'un jeune homme majeur disparu sur un poteau.

Un avis de recherche placardé par des proches d'un jeune homme majeur disparu sur un poteau. - -

Entre 40.000 et 50.000 personnes disparaissent chaque année en France. Un quart sont des cas jugés "inquiétants" et font l'objet d'investigations, les disparus étant retrouvés la plupart du temps.

Entre 40.000 et 50.000 personnes disparaissent en France tous les ans, selon les chiffres officiels. Parmi ces disparitions, un quart est jugé "inquiétant".

La police s'enquière d'abord des personnes vulnérables

Octobre 2012 à Paris, dans un commissariat. Une vieille dame se présente signalant la disparition de son amie, 90 ans. L'affaire aurait pu en rester là: la disparue est majeure, sans famille, le témoin peut être en proie à la confusion. La Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP), qui a une cellule dédiée aux disparitions, est cependant saisie. En se rendant au domicile de la disparue, la police découvre que sa voisine s'y est installée. Et retrouve, non sans mal, le cadavre de la nonagénaire dans une malle.

Dans ces cas, "il faut parer au plus urgent": "commencer par les plus inquiétants" - les personnes vulnérables ou malades - et ceux où le policier, par instinct, sent que quelque chose ne tourne pas rond, expliquait le commandant de la BRDP Chantal Carbonnel dans un récent numéro du magazine de la préfecture de police de Paris (PP) Liaisons, relatant cette affaire dans un dossier sur les disparitions.

96% des disparus sont retrouvés

Selon le magazine, 3.000 personnes disparaissent tous les ans à Paris et dans sa proche banlieue. S'il s'agit d'adultes, la BRDP est saisie et retrouve 96% de ses "clients".

S'il s'agit de mineurs, c'est la brigade qui leur est affectée qui officie avec un taux de réussite équivalent, selon des sources policières. La majorité des disparitions, en France, concernent des mineurs, des fugues d'adolescents pour la plupart. "Il faut relativiser le phénomène", dit un policier spécialisé, "nous y faisons face et retrouvons les disparus".

Outre la BRDP, ont été créés il y a quelques années un office spécialisé ainsi qu'un fichier des personnes recherchées (FPR). Il y aurait actuellement quelque 50.000 noms et photos, selon des sources policières. Certaines de ces fiches sont visibles sur le site internet du ministère de l'Intérieur.

Le RIF, un outil détourné pour retrouver les mauvais payeurs

Les associations d'enfants disparus ou de victimes ont, elles, récemment protesté contre la disparition cet été de la procédure de Recherche dans l'intérêt des familles (RIF) en application d'une circulaire de l'Intérieur du 26 avril dernier.

La RIF, "créée à l'issue de la Première Guerre mondiale", permettait aux familles de retrouver un proche en faisant appel à l'administration, rappelle la circulaire. Du fait du "développement des moyens de télécommunication" dont l'Internet, est-il écrit, leur nombre a "considérablement chuté" et "il s'agit le plus souvent de demandes motivées par la recherche de débiteurs d'aliments" (pour le paiement de pensions alimentaires non versées, par exemple).

La question des disparitions vient d'être relancée avec les affaires d'Allison et Marie-Josée, introuvables depuis le 14 juillet à Perpignan, puis du père et sa fille de 13 ans disparus à Metz dans la nuit de dimanche à lundi et retrouvés jeudi matin à Lille.

D. N. avec AFP