"30 ans sans savoir": le témoignage bouleversant du père d'une victime présumée de Fourniret
Comme la tante de Marie-Angèle Domece, le couple Fourniret vivait en 1988 à Saint-Cyr-Les-Colons, dans l'Yonne. Il y a près de 30 ans, la jeune femme tout juste âgée de 19 ans disparaissait à sa sortie de l'institution spécialisée où elle avait été placée à Auxerre. Son corps n'a jamais été retrouvé. Alors que l'ombre de "l'ogre des Ardennes" a toujours plané sur ce "cold case", rien n'avait jamais pu confondre Michel Fourniret dans ce dossier. Jusqu'à ses aveux datés de la semaine dernière.
La prudence d'un père
Entendu ces derniers jours à Paris, le tueur en série, déjà condamné pour sept meurtres, a reconnu avoir croisé la route de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, et les avoir tuées. Des aveux qui ne soulagent en rien les deux familles meurtries par la disparition de leur enfant en 1988 et en 1990, et qui restent prudentes. "On sait que ce type-là, on sait bien que sa femme sont des gens qui mentent comme ils respirent", craint Claude Domece, le père de Marie-Angèle qui témoigne sur notre antenne.
En 2005, Monique Olivier, l'ancienne épouse de Michel Fourniret, condamnée en même temps que lui à la perpétuité avec une période de sûreté de 28 ans, avait dénoncé son mari, l'accusant du meurtre des deux jeunes femmes. "Il y a quelques années, la femme de Fourniret avait avoué qu’il avait violé la petite et qu’il l’avait étranglée", souffle dans un sanglot Claude Domece. "Je l’ai cru et le lendemain, la mère de Fourniret a dit 'non c’est pas vrai'."
"30 ans sans savoir"
Michel Fourniret avait été mis en examen en 2008 pour leur enlèvement et leur assassinat, mais la cour d'appel avait ordonné un non-lieu en 2011. En juin 2012, la cour d'appel de Paris avait annulé l'ordonnance de non-lieu dans l'affaire Joanna Parrish et demandé aux juges de rouvrir l'instruction sur la base de nouvelles pistes. Malgré les aveux de Michel Fourniret, Claude Domece souhaite alors que des éléments scientifiques soient apportés au dossier.
"On n’a pas les preuves", déplore le père de Marie-Angèle Domece.