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Police-Justice

200.000 euros requis dans l'affaire de la dioxine

Une amende de 200.000 euros a été requise mardi à l'encontre de la société Novergie Centre-Est, jugée depuis lundi devant le tribunal correctionnel d'Albertville dans le cadre du procès dit "de la dioxine". /Photo d'archives/REUTERS

Une amende de 200.000 euros a été requise mardi à l'encontre de la société Novergie Centre-Est, jugée depuis lundi devant le tribunal correctionnel d'Albertville dans le cadre du procès dit "de la dioxine". /Photo d'archives/REUTERS - -

LYON (Reuters) - Une amende de 200.000 euros a été requise mardi à l'encontre de la société Novergie Centre-Est, jugée depuis lundi devant le...

LYON (Reuters) - Une amende de 200.000 euros a été requise mardi à l'encontre de la société Novergie Centre-Est, jugée depuis lundi devant le tribunal correctionnel d'Albertville dans le cadre du procès dit "de la dioxine".

Le jugement a été mis en délibéré au 23 mai 2011.

Poursuivie pour "non respect des normes environnementales" cette filiale de Suez Environnement exploitait l'incinérateur de Gilly-sur-Isère (Savoie) qui rejetait, jusqu'en octobre 2001, date de sa fermeture administrative, des concentrations de dioxine plus de 700 fois supérieures aux normes européennes en vigueur.

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet, Patrick Quincy, a dénoncé l'exploitant de cette usine qui, a-t-il dit, a continué pendant des mois à fonctionner et à empoisonner l'environnement pour des raisons purement économiques.

Les parties civiles, représentées par Me Thierry Billet, qui avait claqué la porte de l'audience lundi pour dénoncer "une mascarade de procès", ont accueilli ce réquisitoire avec scepticisme.

"Le parquet essaie aujourd'hui de se rattraper avec ce réquisitoire, mais il n'a aucun sens", a dit l'avocat, joint par téléphone.

"200.000 euros d'amende, c'est reconnaître qu'il y a une catastrophe sanitaire alors que le lien avec les cancers et la pollution à la dioxine n'a jamais été reconnu", a-t-il souligné.

Il a considéré que ce réquisitoire était une façon, pour le parquet, "de se racheter une virginité à bon compte" tout en pariant "qu'il ne sera pas suivi par le tribunal".

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusco-Morizet, a considéré de son côté mardi qu'une telle affaire ne pourrait plus avoir lieu aujourd'hui.

"Un scandale comme celui de Gilly-sur-Isère ne peut plus arriver aujourd'hui", a dit la ministre, interrogée sur le sujet au salon Pollutec à Lyon, rappelant que les normes en vigueur aujourd'hui sont 100 fois inférieures à celles de l'époque.

Deux cents riverains avaient choisi de déposer plainte après le recensement de 80 cas de cancer répertoriés dans la seule rue Louis Berthet, à proximité de l'incinérateur.

Les expertises n'ont toutefois reconnu leur lien avec les pollutions rejetées par l'incinérateur.

La filiale de Suez Environnement était seule à être poursuivie dans ce procès qui s'est déroulé sans aucun responsable politique. Le maire de la commune ainsi que deux préfets avaient été dans un premier temps mis en examen.

Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse