17 ans de prisons pour le chauffeur de l'assassin de Yann Piat

DRAGUIGNAN, Var (Reuters) - Libéré en novembre 2007 après 14 années passées en prison pour sa participation à l'assassinat de la député Yann Piat en 1994, Marco di Caro a été à nouveau condamné vendredi à 17 ans de réclusion criminelle.

Cet homme de 37 ans avait été condamné à 20 ans de réclusion pour avoir conduit la moto transportant Lucien Ferri, l'homme qui avait abattu la député du Var en 1994, pour le compte d'un gangster de Hyères.

Il répondait devant la cour d'assises du Var de "vol à main armée et séquestration" en état de récidive légale pour avoir agressé en 2008 une commerçante de Draguignan menacée avec un couteau afin qu'elle livre les codes de cartes de crédit.

Il avait ensuite volé 300 euros en liquide ainsi que le véhicule de sa victime. Il encourait la perpétuité en raison du fait qu'il est accusé d'avoir agi en état de récidive.

L'avocat général avait réclamé une peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine incompressible des deux tiers "pour que cet individu (...) allant de crime en crime, ne puisse pas sortir avant 20 ans".

"Le crime est l'unique ciment de la vie de cet homme", a-t-il ajouté.

L'avocat de Marco Di Caro, Jean-Louis Keita, a estimé dans sa plaidoirie que le réquisitoire était "totalement hors de proportion avec les faits qui lui sont reprochés".

"Dans Draguignan capitale de l'artillerie, comme c'est inscrit à l'entrée de la ville, vous avez sorti la grosse artillerie pour tuer un tout petit moineau", a-t-il dit.

Marco Di Caro s'est fait arrêter car il a endommagé la voiture volée qu'il conduisait sans permis, avec un pneu éclaté, ce qui a permis à la police de le rattraper.

La police a retrouvé dans la voiture les cartes de crédit volées et une cagoule similaire à celle que portait l'agresseur, et son ADN a été détecté sur le tissu. Déjà, après l'assassinat de Yann Piat, il avait lourdement chuté avec sa moto, avant de pouvoir s'enfuir.

Il a plaidé non coupable. "Je suis innocent, j'ai rien à voir dans cette histoire, c'est un coup monté par la police qui veut ma mort ou une affaire en rapport avec l'affaire Yann Piat", a-t-il dit mardi à la cour d'assises.

Pierre Thébault, édité par Yves Clarisse