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Police-Justice

13 jeunes jugés pour viol collectif devant la cour d'assises de Bobigny

Le palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis) (illustration).

Le palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis) (illustration). - Matthieu Alexandre - AFP

La cour d'assises des mineurs de Bobigny juge à partir de mercredi treize hommes accusés d'avoir violé une jeune fille de 16 ans.

Ils avaient tendu un piège à une jeune fille de 16 ans en l'attirant dans une cage d'escalier pour abuser d'elle: 13 jeunes sont jugés depuis mercredi pour viol ou complicité de viol par la cour d'assises des mineurs de Seine-Saint-Denis.

Le président a ordonné le huis clos du procès, prévu jusqu'au 8 avril, peu après son ouverture en présence des accusés, âgés de 19 à 22 ans mais mineurs au moment des faits : neuf sont détenus depuis deux ans, quatre comparaissent libre, et un quatorzième est jugé à leurs côtés pour avoir menacé la victime si elle ne retirait pas sa plainte.

Parler pour les autres qui n'osent pas

Le 7 décembre 2013, la jeune fille se fait voler son portable en bas d'un HLM de la cité Rougemont à Sevran par des individus cagoulés. Trois jeunes qu'elle connaît lui proposent de l'aider à le récupérer. Elle les suit jusque dans un appartement squatté où elle se fait violer une première fois, avant d'être conduite dans une cage d'escalier où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à une fellation ou à rapport sexuel.

La jeune fille avait porté plainte le lendemain, signalant avoir, deux ans auparavant, consenti des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. "C'est une jeune fille complètement détruite, qui espère que ses agresseurs reconnaîtront qu'elle n'était pas consentante", avait déclaré Me Elodie Bruyaf pour la partie civile. Ce procès "va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n'osent pas parler", avait-elle ajouté.

Identifiés par l'ADN

"Ce sera une audience difficile, car la position des accusés n'est pas la même. Certains reconnaissent les faits, dans une version quasi conforme à la victime, d'autres nient tout en bloc", explique un avocat de la défense.

Identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de ce quartier défavorisé, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014. Deux d'entre eux, qui avaient alors moins de 16 ans, ont été condamnés en juillet à six ans de prison (dont deux et quatre ans de sursis) par le tribunal pour enfants de Bobigny.

H. M. avec AFP