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Police-Justice

100.000 euros détournés grâce à la souscription de crédits à la consommation, 7 mises en examen

Les sept suspects ont été interpellés dans l'agglomération lyonnaise.

Les sept suspects ont été interpellés dans l'agglomération lyonnaise. - AFP

Une bande d'escrocs viennent d'être interpellés après avoir souscrit à de nombreux crédits à la consommation pour acquérir des produits technologiques qu'ils revendaient. Le préjudice, qui pourrait être bien plus important, s'élève déjà à plus de 100.000 euros.

Des papiers "volés ou perdus" en Suisse, des comptes bancaires ouverts en France, des dizaines de crédits à la consommation ouverts dans différentes enseignes, le tout pour acheter des produits high-tech afin de les revendre. C'est une escroquerie complexe et technique, menée par une équipe chevronnée, prudente et très bien organisée, que la police vient de mettre à mal après dix mois d'enquête et de nombreuses investigations. Sept personnes ont été interpellées mercredi dans l'agglomération de Lyon et placées en garde à vue avant d'être déférées devant un juge.

Selon nos informations, c'est entre la Suisse et l'agglomération lyonnaise que l'arnaque s'est nouée. Depuis plusieurs mois, ce réseau d'escrocs, âgés entre 20 et 30 ans, tous défavorablement connus des services de police et sans profession, monnayaient des papiers d'identité auprès de membres de la communauté congolaise en Suisse et en Belgique, dont ils sont issus, afin d'ouvrir des comptes bancaires en France. Ils utilisaient alors tous les moyens de paiement alloués à ces comptes pour financer leur dépenses personnelles et se servaient des RIB émis pour souscrire à des crédits à la consommation.

Plus de 100.000 euros de préjudice

Darty, But, Conforama... les enseignes sont nombreuses dans lesquelles les escrocs allaient faire leur shopping en produits high-tech, principalement. La "méthode de la cavalerie", une forme de délinquance financière consistant à rembourser des emprunts antérieurs avec les nouveaux emprunts souscrits, leur a permis de réaliser leurs achats dont un receleur se chargeait de revendre. Selon une première évaluation du préjudice, celui-ci s'élève déjà à 100.000 euros, grâce à la revente de ce matériel. C'est sans compter sur d'autres comptes qui pourraient avoir été crées avec d'autres papiers d'identité, découverts lors des perquisitions aux domiciles des suspects.

Outre ces documents d'identités suisses et belges, les policiers ont mis la main, dans ces logements situés à Lyon, Villeurbanne, Bron ou encore Vaulx-en-Velin, sur des produits de luxe, des écrans plats, des ordinateurs, téléphones et plusieurs dizaines de milliers d'euros en liquide. Car la coopération internationale avec les autorités suisses ont permis de démontrer que cette équipe, très organisée d'après les filatures mises en place pendant ces mois d'enquête, faisait transiter l'argent de leurs comptes bancaires français vers d'autres comptes de l'autre côté de la frontière. Là, deux femmes retiraient du liquide aux distributeurs avant de le remettre aux escrocs.

Un repas a mis les enquêteurs sur la piste des escrocs

Les doutes des enquêteurs remontent à juillet 2017 quand ils sont alertés par le personnel d'un restaurant de Saint-Priest d'une utilisation frauduleuse d'un moyen de paiement quand une femme paie son repas avec un chèque au nom d'une autre personne et présentant la carte d'identité de ce tiers. Un individu est identifié par les policiers de la brigade de répression de la délinquance astucieuse, puis un second. Au final, parmi les sept interpellés, la plupart a reconnu son implication dans cette escroquerie.

L'information judiciaire ouverte pour "escroquerie et recel d'escroquerie en bande organisée", "faux et usage de faux" et "recel de vol" va se poursuivre.

Justine Chevalier